{Interview n°4}
Caroline & Benjamin:
frère & sœur, écrivains & inséparable.
Décalé, drôle & vraie, le duo Karo offre à Bookscritics une interview exclusive réalisée par mail. C’est avec le même plaisir que j’ai eu à écrire les questions et à découvrir les réponses données par le duo que je vous laisse découvrir la complicité by Karo !
Bonjour, Caroline et Benjamin une petite présentation de vous deux en quelques mots ?
Caroline : Je suis la moitié intelligente du duo Karo et me sers principalement de mon frère comme d’un scrib bon marché. Benjamin : Je suis la moitié modeste du duo Karo. J’essaye d’exister face à l’intelligence supérieure de ma sœur, et de lui apporter le café bien chaud. Petite curiosité, vous êtes frère et sœur et si j’ai bien compté il y a six ans d’écart entre vous. Qui est l’aîné ? Benjamin : C’est elle la vieille ! Ce qui bien sûr me vaut de lui devoir le respect le plus absolu… En lisant vos biographies, j’ai remarqué que plusieurs univers se mélangent comme la musique, le cinéma en passant par la mode et d’autres. Des univers relativement présents dans « 96, Tome 1 : la sixième corde » : est –ce que ce sont des univers que vous cultivez depuis toujours ou ils se sont imposés à vous dans un moment important de vos vies ? Benjamin : Me concernant, la musique et le cinéma sont présents depuis toujours dans ma vie. Petit, je passais mes journées à écouter de la musique, à regarder des films en boucle, et à jouer dans mon monde imaginaire. Musique et cinéma sont toujours les deux piliers absolus de ma vie actuelle puisque je compose des bandes originales de film, et écris romans et scénarii pour le cinéma. Si l’on ajoute ma chérie et la cuisine indienne, je crois qu’on a 96 % de ce qui occupe mes pensées. :-)Caroline : La mode c’est juste dans mon adn. Je suis sûre que je suis
née avec une paire de chaussures !
Caroline : Dans notre histoire Arnaud, qui a mis un oreiller bien utile sur ces questions depuis qu’il vit avec Emma, accepte la proposition de cette dernière de le retirer et de régler ce qui doit l’être, pour éviter de se balader dans le futur avec une grenade dégoupillée dans la poche.
Benjamin :Arnaud aurait pu jouer le lâche, en jurant la main sur le coeur que tout était bien derrière lui, mais il sait que le mensonge lui coutera plus cher que la vérité un jour ou l’autre. Il accepte donc, malgré tous les risques que cela peut représenter pour son couple si précieux. Si beaucoup d’hommes et de femmes en faisaient de même, il ne se retrouveraient sûrement pas dans des situations de couples si compliquées. Racontez-nous ! Pourquoi avez-vous ressenti le besoin d’écrire un livre ? Caroline : J’ai ressenti l’envie d’écrire il y a un moment maintenant, mais j’avais d’autres occupations, d’autres « métiers ». En plus il est toujours difficile de se lancer dans un domaine créatif si particulier. On sait bien que tous ceux qui écrivent ne sont pas écrivains pour autant même s’ils pensent peut être le contraire, et je ne voulais pas faire partie de ceux là. Benjamin : J’écrivais déjà de mon côté. Mais de la science fiction et dans un registre global totalement différent. Quand Caroline a montré de l’intérêt pour cet embryon de roman, j’ai suivi le mouvement et je me suis fait extrêmement plaisir a surfer la vague aux côté de ma sœur. Et, pourquoi avec un tel sujet ? Parce que dans « 96, Tome1 : La sixième corde », on parle de tout finalement : du passé, du présent et du futur, avec les personnes qui ont le plus compté pour nous. Est-ce une remise en question de vos vies respectives ? Ce livre marquerait-il un tournant entre ce que vous avez vécu jusqu’à maintenant et ce qu’il vous reste encore à vivre ? Caroline :Personnellement ma situation de vie est beaucoup plus simple et confortable que celle de nos personnages. Par contre il était important pour moi de ne pas écrire un roman monocentrique. LA romance oui, mais avec tout ce qui existe à côté dans la vraie vie. Le monde ne nous a pas attendu pour répéter ce que d’autres ont dit mille fois avant nous. Alors soit on était 2.0 soit on continuait à faire d’autres métiers. Benjamin : Je pense que j’ai opéré cette bascule il y a quelques années maintenant. Mais j’ai du faire le travail qu’Arnaud fait dans le livre, oui. Pour aller dans le sens de ce que dit Caroline, on a déjà au moins une demie douzaine de romans que l’on a scénarisé et que l’on veut écrire, mais on ne fera pas ce que les autres ont déjà fait, ça n’a aucun sens. Par exemple, « 96 », qui est (comme tout roman ou presque) à destination des femmes, est pourtant amputé de tous les codes les plus évidents pour se mettre les lectrices dans la poche. J’avais notamment observé ce phénomène en parfumerie par exemple, chez le créateur Serge Lutens qui a décidé dans tous ses parfums de couper entièrement la note de tête, pour que les client plongent directement dans la note de coeur et plus tard dans la note de fond. C’est une démarche très risquée car c’est justement la note de tête qui (dans les parfums de chaine) attrape le consommateur par les narines et fait acheter ces parfums qui n’en sont pas. Caroline : Et bien nous on a fait un peu pareil, puisqu’on a coupé toute identification possible de la lectrice avec une héroïne, puisqu’il s’agit: d’un héros dans une romance. Benjamin : Mais si on a retiré, on a aussi offert. C’est le deal de notre roman : Venez mesdames pénétrer la tête d’un homme, et venez également là où vous n’avez pas le droit d’être d’habitude : spectatrice invisible assise dans la voiture d’une virée entre potes. Caroline : Une double immersion en terre inconnue pour nous les femmes.Arnaud, le personnage principal, vous ressemble-t-il ? En tout cas, par son métier, il ressemble à Benjamin, mais est-ce qu’il a, votre style Caroline ?
Caroline : Comme c’est un homme, il est évident qu’il aura plus de Benjamin que de moi, par définition. Mais aucune réaction, aucune tournure de phrases, aucun sujet n’a pas reçu notre double vision.
Benjamin :Toute la difficulté à l’inverse à été de ne pas rendre trop féminin ce personnage principal, sinon on trahissait totalement la promesse faite aux lectrices.
Caroline :Le problème de la double plume, en ce cas, c’est que l’on craignait que les gens se disent : Ce mec sensible est bien féminin ! C’est parce qu’ils sont deux à écrire : un homme et une femme. Benjamin : Alors qu’en fait ce héros est juste comme pas mal d’hommes dont on ne peut d’ordinaire simplement pas pénétrer les pensées. Les lieux communs font des hommes des Cro-Magnons et les filles des hystériques. Ici on prouve que les hommes sont sensibles et réfléchis, mais aussi, par moment hystériques, là où les femmes sont réfléchies et plus apaisées.Parce que finalement, Caroline on vous connaît assez peu, voire pas du tout… Comment vous retrouve-t-on dans ce livre ?
Caroline :Déjà par toutes les interventions féminines, ce qui resprésente quand même, quelques personnages dans la sixième corde. Mais aussi pour tout ce qui est graphique par exemple. Ensuite, il y a tout le scénario, analysé à la loupe et tissé par nos deux plumes. Benjamin :Caroline à décidé seule par exemple de tout ce qui se « voit « dans le livre. Mais je recoupais derrière parce qu’une fille ne regarde pas les même détails qu’un homme et n’a pas le même vocabulaire, ne serait-ce que pour les vêtements par exemple. En tant qu’auteurs, que ressentez-vous lorsque vous recevez une chronique positive ou négative d’un(e) blogueur (se) ou d’une personne qui a acheté votre livre ? Caroline :En fait je pensais que je ressentirais de la fierté en lisant une belle chronique, mais ce n’est pas tout à fait le cas. J’ai juste l’impression que l’on s’est fait un nouveau pote et que cela élargit notre entourage bienveillant. Benjamin :Comme on a écrit un roman miroir, les gens pensent juger une oeuvre alors qu’ils ne jugent que leur propre reflet. La double immersion que l’on propose, permet de juger, d’une le petit groupe, ses excès, ses futilités, ses arrogances, et de deux de juger l’homme qu’est Arnaud. Puisqu’en voyant défiler ses pensées les plus inavouables, vous pouvez être, compatissant, bienveillant, tolérant, ou alors assassin. Mais vous êtes le seul à faire ce travail. Caroline :et au final vous n’aurez fait que définir le juge que vous êtes face à votre propre capacité à l’Humanité. Pouce en l’air ou pouce vers le bas. Benjamin : A l’inverse quand se sont des chroniques négatives, il faut séparer deux groupes bien distincts. Celles qui disent, désolé j’ai senti depuis le début que ce n’était pas mon truc. Auquel cas on leur répond et bien, je vous comprends forcément, parce que moi par exemple on ne me fera jamais lire un roman de vampire, je déteste ça. Et celles qui sont totalement malhonnêtes au point de raconter n’importe quoi sur le roman et sur ce qui s’y déroule, et à qui on explique le plus gentiment possible, qu’elle n’ont rien compris et que c’est dommage parce que déverser leur haine ou leur imbécilité ne fait que définir ce qu’elle sont et non l’oeuvre. Toujours dans cette idée de miroir. Côté lecteurs « anonymes » nous n’avons que de fantastiques retours, donc c’est plus simple à vivre. On explique alors que l’on est en rien responsable du bon moment, que les lecteurs se fabriquent tout seul, et que nous n’avons fait qu’organiser les conditions d’un possible bon moment. Caroline : Pour les lecteurs lambdas, avec Amazon on peut lire déjà 3 chapitres du livre gratuitement donc je pense que ceux qui l’achètent savent où ils mettent les pieds, et que c’est pour cela que l’on a tant de bon retours de lecteurs, à la différence des chroniqueuses où l’on a volontairement voulu tester le roman sur tous les publics y compris ceux qui ne lisent pas de romance. Si la chronique est négative, en tirez-vous des leçons ? Caroline :On a jamais réussi encore à tirer la moindre leçon d’une mauvaise chronique. Parce que quelqu’un qui vous dit : ton truc est ce qu’il est, mais moi ça m’intéresse pas, c’est pas hyper enrichissant. Et celles qui racontent n’importe quoi sur le livre parce qu’elle n’ont rien compris et décident de mentir idem. Benjamin :Par contre il y a parfois dans les bonnes voir les excellentes chroniques, de minuscules points de détails qui nous font changer des virgules. Enfin façon de parler… Caroline :On a du ajouter une dizaines de lignes au total, pour aller dans le sens des lecteurs quand cela ne dénaturait en rien notre intention et que cela pouvait rassurer. On profite du principe de la pré sortie pour cela, ajuster les 2% qui ne sont peut être pas exactement ce que nous voulions qu’ils soient, du point de vue des lecteurs. Une avant dernière question…Avez-vous une ou plusieurs anecdote(s) à nous raconter sur vous ou sur votre livre ? ;) Benjamin :On raconte beaucoup d’anecdote sur nous, DANS, le livre déjà