Ça tourne à Paname, Daniel Le Bras – Perceval

Par Sofia @Bookscritics

“On voit le monde différemment si on décide d’écrire sur ce que l’on est en train de vivre.”

Avec « Ça Tourne à Paname », l’écrivain et cinéaste Daniel Le Bras nous fait suivre avec originalité le tournage d’un film, et cela va sans dire, il axe sa plume sur les tourments du réalisateur !

260 pages de confidences croustillantes…

Ce qui est d’emblée frappant, c’est qu’il nous montre avec une efficacité rare, son point de vue avec un style simple et efficace, comme s’il tenait un journal de bord.

Rien n’est laissé au hasard : les étapes de l’élaboration du film “Une proposition pas ordinaire”, du concept jusqu’à la projection dans les festivals, en passant par les éternelles remises en question personnelles et tensions avec le producteur, et puis il évoque les problèmes techniques, le temps pour parvenir à atteindre les objectifs, les rapports humains  parfois effrayants et bien évidemment les sempiternels problèmes d’ego de chacun. Le oppositions avec Picsous le producteur, le mépris de la directrice de casting « Sourirejaune », les incompétences de certains, les mensonges des autres… mais aussi les amitiés, les fidélités, les espoirs et les concrétisations qui font renaître un sentiment de bienveillance et de joie.

Aussi, Daniel Le Bras nous présente une belle galerie de personnages, qu’il arrive à rendre intéressants par leurs caractères ou particularités, que ce soit les acteurs, les techniciens, les financiers, les amis, les amours les emmerdes… Au final, on a une impression de plongée en apnée dans le cinéma, avec un sentiment de courage du réalisateur pour arriver à ses fins, mais aussi à l’écrivain pour relater ses péripéties avec justesse et équanimité…

Entre humour, cynisme, second degré et clins d’œil (…), on ne s’ennuie jamais. Une bonne surprise car Daniel Le Bras réussit son pari : on lit un film ! On en sort changé sur sa vision du cinéma, ce n’est plus “strass et paillettes” mais champs de bataille et “Alerte, tout le monde sur le pont !”

Comme le disait Spielberg : “le public en rêve, croit que c’est facile et plein glamour. S’il y passait une fois, rien qu’une petite fois, il n’y reviendrait jamais !”

Le dernier chapitre très optimiste expose la passion du cinéaste et sa volonté d’aller de l’avant, il exprime la résilience nécessaire afin que “le show must go on… Always”.

Ma note: 4/5

Perceval