Cela commence comme un récit classique mettant en scène un futur apocalyptique. Nous possédons après tout les moyens de faire sauter la planète plusieurs fois, alors si un conflit éclatait à l'échelle mondiale, il ne resterait pas grand-chose ensuite. Dur de survivre dans de telles conditions, plus encore lorsqu'on est prisonnier. Les achever, c'est finalement leur rendre service, sauf que Frank Castle -autrement dit le Punisher- n'est pas aussi mort qu'on voudrait le croire. Lorsqu'il quitte le pénitencier plusieurs mois plus tard, en compagnie d'un autre "évadé" c'est pour se retrouver dans un monde épuisé par la guerre. C'est un enfer de cendres et de radiations, qui contamine tout ce et ceux qui tentent encore de survivre, tant bien que mal. Finalement, les seuls rescapés sont les représentants de l'élite économique et politique, ceux qui sont responsables de la tragédie, et ils ont trouvé refuge dans des abris à l'épreuve des radiations, et n'attendent que le bon moment pour revenir vivre à la surface. Le Punisher a lui des programmes bien différents, et s'il se dirige vers New York, c'est pour ensuite éliminer les coupables de la destruction de la planète. Rien à dire pour ce qui est de la narration de Garth Ennis, qui réussi à être convaincant, et reste toujours intéressant. Là ou par contre on peut pointer du doigt un petit défaut, c'est qu'il ne caractérise pas assez le monde dévasté des survivants, et se contente d'en effleurer les apparences ou les enjeux. Ce qui peut se comprendre par la brièveté de cette aventure, qui file droit au but. Ennis ne va pas au bout de sa folie habituelle et ne se lâche pas totalement. Le dessin de Richard Corben et très bien adapté au ton du récit, le trait est sans concession, suffisamment dur et grotesque pour rendre les personnages efficaces, et faire ressortir la violence rentrée qui bouillonne en chacun.
Cet album est complété par deux autres petits récits mettant en scène le Punisher. Le premier s'intitule The Cell, autrement dit la cellule. Castle est incarcéré volontairement car sa petite idée est tout bonnement de se débarrasser des criminels, aussi derrière les barreaux. Etre enfermé avec le Punisher, quand celui-ci a décidé de vous faire passer l'arme à gauche, est véritablement une mauvaise expérience. Les dessins de Lewis Larrosa sont tout bonnement splendides. C'est ensuite John Severin qui dessine Le Tigre, à savoir un petit moment issu de l'enfance de Frank Castle. On remonte le temps, en 1960, lorsque le justicier expéditif n'avait encore que ... dix ans. Splendide car touchant et honnête. Un album qui a donc de fortes chances de plaire à tous les fans du Punisher, qui vont retrouver ici un anti-héros sombre et violent, tel qu'ils aiment le lire.
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