Bryan Hitch finit son premier arc de Justice League, qui met les membres de l'équipe face à rien de moins que la fin du monde ! Avec Tony Daniel, ils tentent de conclure une intrigue bien trop riche pour si peu de numéros...
Du coup, j'ai grillé toutes mes cartes dès l'introduction, je n'ai pas aimé ce numéro. J'ai essayé, et j'ai du respect pour Bryan Hitch, mais là c'est difficile d'apprécier. Pour résumer l'intrigue, des aliens sont tombés sur Terre pour la détruire, des créatures géantes tentent de la détruire aussi, une planète étrangère envoie des monstres, et Aquaman se balade avec des cristaux.
Il n'y a pas l'excuse des retards qui expliquerait ma confusion, donc je peux accuser l'auteur sans m'en vouloir. Je n'ai pas réussi à bien suivre qui était qui dans cet amoncellement de menaces sans visage et sans personnalité, et qui voulait faire quoi. Je sais que la Ligue a tenté des choses (même la moitié des membres n'aura servi à rien d'autre que froncer les sourcils), qu'on tease déjà un gros event ''Forever Crisis'' (oui, mettre ça en gras dans le numéro, ça permet de savoir ce qu'on lira l'année prochaine), mais hormis ça, je suis perdu. L'équipe n'a pas servi à grand chose, c'est un rassemblement de coïncidences toutes plus ou moins heureuses, et c'est gênant pour ce qui doit être le plus gros titre de DC Comics.
Entre Aquaman qui rejoint l'équipe après cinq numéros sans poser de questions et en apportant la solution, ou Superman qui surgit des profondeurs de la Terre pile au moment où Batman dit ''il nous faudrait un coup de pouce surprise !'' (je paraphrase, mais c'est véridique), c'est vraiment mal fichu. Bryan Hitch comprend ce qui fait les héros, comprend comment les dessiner et les mettre en valeur, mais il n'a pas compris ce qui fait un bon comic-book. Après cinq numéros, j'ai l'impression de n'avoir rien lu, je ne sais pas contre quoi ils se sont battus, et ça manque tellement de personnalité qu'on pourrait remplacer tous les héros par des créations originales, ça reviendrait au même.
En plus, c'est suffisamment mal écrit pour que ça dérange sur ce genre de titre, même si on nous vend un blockbuster. Je n'attends pas quelque chose d'ultra construit mais si Geoff Johns m'avait vendu du rêve avec de l'action, des bons personnages, et une écriture efficace, c'est possible. Bryan Hitch n'y arrive pas, se contentant de singer son prédécesseur avec des astuces vues et revues, mais sans le talent C'est forcé, notamment dans les dialogues et les situations (Aquaman est tellement isolé du groupe qu'il parle tout seul?), et la résolution est beaucoup trop facile. On sent qu'il n'a eu que 5 numéros à cause des TPB à vendre, et qu'il aurait pu faire quelque chose de cohérent en doublant ce chiffre.
On pourra se consoler avec les dessins de Tony Daniel, qui fait un travail correct mais moins inspiré qu'au début. Les perspectives sont difficiles, le trait un peu fatigué (mais on comprend vu le rythme effréné de publication), mais il y a un vrai côté iconique qui rend le tout globalement réussi.
Justice League #5
DC Comics * Par Bryan Hitch & Tony Daniel * $3.99
Bryan Hitch se casse les dents sur une histoire trop grosse pour lui, et c'est vraiment dommage. Conclusion ratée d'un arc précipité, ce numéro ne donne vraiment pas envie de lire la suite. Espérons que ça ne soit qu'un faux-pas.