Rencontre autour de l’Urban fantasy ou Bit-Lit à la Française avec Georgia Caldera et Cassandra O’Donnell

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Salut, salut mes petits rosiers !

Aujourd’hui, on va parler Urban Fantasy, mais on va surtout parler de rencontre avec des auteures. Pourquoi ? Parce que samedi dernier, se tenait à la Bibliothèque Mohammed Arkoun, une conférence sur l’Urban Fantasy (ou bit-lit) à la française avec comme invités d’honneur, Georgia Caldera et Cassandra O’Donnell. Soit, qu’on se le dise, deux de mes auteures préférées, françaises, aux univers aussi différents que complexes. Quand j’ai vu cela, au tout début des vacances, j’ai sauté sur l’occasion. Vous me voyez sérieusement, rater un événement comme ça, se déroulant à 20 minutes en métro de chez moi ? Nan, ce n’était même pas envisageable. Du coup, ni une, ni deux, j’appelle Ana, et lui propose de venir avec moi, et je fais d’une pierre deux coups, je lui permets de découvrir de nouvelles auteures et je lui donne de la nourriture pour son sujet de master. Ne suis-je pas une amie géniale ?

De quoi avons-nous parlé ? Eh bien d’urban fantasy pardi ! Nous avons tracé le parcours de l’Urban Fantasy en France, de ses débuts et de son avenir, puis de l’expérience des deux écrivaines, pour finir par des news exclusives sur les prochaines sorties !!!! Pleins de belles choses, mais commençons pas le commencement !

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Qu’est-ce que l’Urban Fantasy, ses origines et son avenir en France

Tout d’abord, un petit topo sur l’Urban Fantasy. Il faut savoir que c’est un genre anglo-saxon à la base. Prenez comme références de grands noms comme J.K.K. Tolkien, Lewis Carroll, C. S. Lewis, Anne Rice et j’en passe, et transposez cela dans un cadre urbain, à notre époque. Vous obtenez un délicieux mélange tenu d’une main de maître par les auteures américaines. La pionnière Laurell K. Hamilton, nous a offert la série des Anita Blake, devenue un classique du genre, mais ajoutez à cela les œuvres de Patricia Briggs, de Darynda Jones, Jeaniene Frost. Les Américaines maîtrisent parfaitement cet art puisqu’elles répondent aux codes très précis de la discipline, des critères qui satisfont les lectrices. Or, en France, nous sommes des lecteurs compliqués, nous voulons que cela corresponde aux codes, mais nous aimons aussi l’innovation. Et en cela, les romans perdent de leur saveur.

Mais malgré ces excellentes auteures, le marché est en baisse. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis quelque temps, les éditeurs de fantastiques diminuent très clairement les sorties, certaines séries sont arrêtées en cours de route, et ce faute de lecteurs. Il faut dire que la mode aidant, après l’arrivée de Twilight et compagnie sur le marché il y a quelques années, les éditeurs ont vu affluer et ont édité un grand nombre d’ouvrages du genre, et qui pour la plupart, était très clairement de qualité médiocre, non aboutis. Ce qui a donc dégouté le lectorat de base qui s’est déporté sur de nouveaux genres, l’érotique, la dystopie… Il faut dire que c’est la suite logique, le lectorat jeune de Twilight à aujourd’hui grandit et c’est déporté sur Fifty Shades. C’est donc une grande partie des lecteurs (— trices, puisqu’il s’agit d’une grande majorité de femmes) qui se sont lancés dans l’érotique, le genre en vogue du moment. De la même manière, un grand nombre d’ouvrages inondent le marché, de plus ou moins bonne qualité, qui va finir par dégouter le lectorat, s’il n’y a pas plus de critères pour la sélection de base. Le problème étant que confronté à un nombre toujours plus important de romans, les maisons d’édition n’ont pas de critères de sélection assez stricte, surfant sur la vague, des romans médiocres font leur apparition, et dégoûtent les lecteurs. Un roman n’est pas forcément bon même s’il correspond à la demande du moment. Pour ma part, je suis une amatrice de la première heure d’érotico-fantasy, et dans cette alliance plus subtile, on arrive à trouver un équilibre et un semblant de qualité et ceux chez les auteurs américains comme français.

Qu’en est-il du marché français ? Il est en baisse. Aujourd’hui, il est très difficile de parvenir à faire éditer un roman d’Urban Fantasy et d’imposer un nouvel auteur. Les éditeurs préfèrent se cantonner aux auteurs ayant déjà du succès comme Georgia Caldera, Cassandra O’Donnell, Sophie Jomain ou encore Marika Gallman, et se baser sur les séries considérées maintenant comme des classiques avec les auteurs que je vous ai cités précédemment. Si vous êtes auteurs, ce n’est donc pas le moment pour essayer de faire publier votre roman. Mais, la mode est un éternel recommencement, il est fort probable que d’ici quelques années, le genre revienne sur le devant de la scène. Vous pourrez ainsi donner un roman qui aura eu le temps de murir et de se perfectionner au fil des années, ce qui n’est pas plus mal lorsque l’on y réfléchit.

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Parlons des auteures

Intéressons-nous maintenant aux deux auteures présentes lors de ce meeting. Toutes les deux prix de Merlin, elles ont la chance de faire partie de ces quelques auteurs français à pouvoir vivre de leur œuvre. Ce que j’ai trouvé vraiment très intéressant, ça a été de parler avec elle, notamment de leurs techniques de travail et de leurs manières d’écrire. Il y a autant de techniques que d’auteurs, mais nous nous sommes beaucoup amusées avec Ana, lorsque nous nous sommes toutes les deux rendu compte que notre façon de faire, d’écrire et de travailler correspondait aux deux femmes que nous avions devant nous. Ana travaille comme Cassandra et moi, je suis plutôt comme Georgia.

Georgia Caldera est une auteure aux références multiples, elle nous parle souvent d’Harry Potter, d’American Horror Stories, d’Anne Rice, de Bram Stocker et j’en passe. Elle écrit des romans profonds, avec beaucoup d’introspection, de descriptions aux ambiances sombres, gothique à souhait et surtout avec beaucoup de poésie. Pour cela, elle possède une trame de base assez courte et se laisse porter par sa plume et ses personnages. À côté de cela, elle s’organise de façon à ne pas se perdre dans son écriture, en complètement une bible des personnages et des lieux, chapitres, etc. C’est tout à fait ma manière de faire, autant dans le style d’écriture (et je ne prétends absolument pas pouvoir égaliser son talent) que dans la manière de faire !

Cassandra O’Donnell elle, préfère l’humour, les mangas et les grands classiques du genre Urban Fantasy. Elle répond parfaitement aux codes exigés par le style. Les écrits des romans plus légers, où les dialogues et l’humour ont une place très importante. Elle nous a dit d’ailleurs qu’il était bien plus difficile de faire rire le lecteur que de le faire pleurer. « Les ados aiment pleurnicher ». Au contraire de sa collègue, elle établit un plan très strict de son roman avant de se mettre à la rédaction, du coup, elle ne se laisse jamais surprendre. Tout est carré, pas de surprise, une écriture efficace et poignante. Tout à fait ce qu’Ana peut faire.

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Quelques petites exclusivités ?

Évidemment !

Du côté de Georgia Caldera : deux romans vos bientôt paraitre :

  • Hors de Contrôle, qui est la suite de directe de Hors de Question, sortira le 12 octobre prochain.
  • De Velours et d’Acier, le tome 2 de la série Victorian Fantasy sortira au mois de mars 2017
  • Une autre série est en cours d’élaboration !

Du côté de Cassandra O’Donnell, beaucoup de choses sont à prévoir :

  • Origines, le tome 6 de Rebecca Kean, sort courant du mois de décembre (et j’ai hâte !)
  • Le tome deux de Sombreterre sortira pour le Salon de Montreuil donc, courant du mois de novembre :
  • Un tome trois des aventures des Sœurs Charbrey est prévu
  • Ainsi que, beaucoup d’autres des aventures de Julie Dumont
  • À côté de cela, Cassandra travaille sur des scenari pour des séries (et il faut savoir que Julie Dumont va peut-être se voir adapter, et bien sûr Cassandra sera aux commandes scénaristiques).
  • Une toute nouvelle série pour les 12-13 ans va bientôt voir le jour aussi !

Voilà, je remercie vivement les organisateurs de ce meeting pour m’avoir permis de rencontrer des auteures que j’adore, et je les remercie elles aussi pour être aussi disponibles et accessibles pour leur lectorat. J’ai été profondément touchée par cela, et surtout, j’ai adoré partager un peu de leurs univers !