Pierre Drieu la Rochelle – Le feu follet

drieuSoyons honnête, il est difficile de lire Drieu sans être influencé par ce que l’on en sait. Aussi n’ai-je pu m’empêcher de chercher entre ses lignes des allusions à ses opinions et des références à l’Action française ou à Maurras. Ça m’a un peu gêné à la lecture, j’en ai peur. Pourtant, dans ce cas précis, pas de théories du nationalisme, il est moins question de politique que des errances d’un jeune homme perturbé et neurasthénique, perdu dans sa conception de la vie et des femmes, de l’argent et de la drogue, drogue avec laquelle il entretient une relation d’autant plus délicate que fragile.

Bien que mettant en scène un homme décidé à en finir et bien que proposant la vision maussade d’une jeunesse revenue de ses illusions, Drieu est bien plus que le romancier désabusé que je craignais. Il est l’auteur d’une littérature sensible et délicate et son roman joue autant sur la nuance que sur la subtilité.

« J’aimerais mieux mourir que crever. »

Le feu follet est un beau roman, peu optimiste, il faut en convenir, mais un roman intelligent et d’une redoutable lucidité.