Chronique « L’étoile du Désert, tome 3 »
Scénario de Stephen Desberg, dessin de Hugues Labiano,
Public conseillé : Adultes et adolescents,
Style : Western crépusculaire,
Paru chez Dargaud, le 23 septembre 2016, 56 pages, 13.99 euros,
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L’Histoire
Une nuit, dans la plaine de l’ouest, un chariot de pionniers est attaqué par des hommes armés. Une femme se tue pour échapper au désir brutal de son agresseur. Reste sa petite fille qui s’enfuit dans la nuit. Garth la poursuit pour la tuer, mais ne s’y résout pas. Il lui laisse la vie sauve.
Les années ont passés. Dans la tribu indienne, le jeune Souffle du Matin est fou amoureux de la belle Etoile du désert. Promis à un futur d’homme-médecine, il ne peut rivaliser avec Ours brun, un guerrier, un vrai, à qui la belle est promise… Malgré cela, Souffle du matin, tente sa chance et lui révèle ses sentiments, son désirs.
Le Contexte
Vous connaissez peut-être le diptyque “L’Etoile du désert”, paru en 1996 ? Ce western métaphysique, porté par le dessin majestueux de Enrico Marini et scénarisé par Stephen Desberg< est resté une référence parmi les grands westerns contemporains en BD. 20 ans après, le duo d’auteurs revient pour nous offrir une suite ou plutôt une préquelle.
Enrico Marini, fort occupé sur ces autres séries, ne reprend pas le crayon, mais se fait directeur artistique pour guider Hugues Labiano (“Black Op”, “Dixie Road” et “Mister George”) au dessin. Bien entendu, ce nouveau cycle est signé par Stephen Desberg au scénario.
Ce que j’en pense
Il fallait oser et ils l’ont fait ! Comme on s’en doute, le dessin de Marini, si spectaculaire et dynamique ne pouvait être imité par un autre dessinateur. Les auteurs ont donc fait le choix de laisser Hugues Labiano opérer avec son dessin naturel plus “Ligne Claire”.
Evidemment, la première chose qui saute aux yeux, c’est la différence de trait. L’encrage profond et riche de Labiano est soutenu par une couleur numérique moins forte que celle à laquelle nous avait habitué Marini. Le décalage graphique est fort, même si le trio a fait attention à la mise-en-scène.
Alors, qu’est ce que cela donne ? Sur le fond, le scénario, on reste dans la ligne du parti. Stephen Desberg développe un frame qui monte en puissance. Après une introduction en flash-back (qui aura des conséquences…) il raconte la vie cow-boys versus les indiens, version fatalité et drame inexorable à venir. La tension monte doucement vers une fin qu’on ne peut qu’on connaît d’avance : la mort !!!
Les grands principes du drame sont là et le côté “crépusculaire” du western est totalement respecté. En bon conteur, Desberg développe doucement ses personnages, situations et nous embarque tranquillement, nous autres pauvres spectateurs, dans ce drame de l’ouest sauvage !
Le dessin de Labiano, lui, ne manque pas de qualités. Ses personnages sont un peu caricaturaux, tandis que les décors réalistes et très détaillés. Le soin apporté aux décors (véritable personnage de l’album) fait un peu oublier la différence avec le maître Marini. L’encrage est grandiose, la lisibilité et le travail de cadrage parfait.