Ennemis Publics de Carola Clay : mais qui est l’auteur ?

Ennemis Publics de Carola Clay : mais qui est l’auteur ?Ennemis Publics par Carola Clay
le 2016
Genre: Policier
Pages: 400
Format: Livre papier
Lu par : Ciena
three-stars

Il faut que je vous raconte une histoire vraie sur ce livre.

Pour mon blog il m’arrive de solliciter les auteurs et les éditeurs et que des auteurs et des éditeurs me sollicitent mais jamais je n’ai reçu comme ça de but en blanc dans ma boîte aux lettres un livre.

Bon vous me direz qu’il n’y a rien de mystérieux là-dessous surtout pour un livre auto-édité. Mais quand il n’y aucune trace de l’auteur nulle part sur internet et que vous recevez le livre avec la phrase “Je ne sais pas sous quel forme ce récit vous parviendra…. ” et un prologue d’un notaire indiquant que ce livre a été écrit à partir des souvenir d’une morte là vous êtes tout de suite dans le bain.

Je me suis donc précipitée dessus.

L’écriture est élégante et soignée et l’histoire digne d’un polar à rebondissement avec à la clé, vols, meurtres mais aussi, trafic de bijoux et histoire d’amour.

Pourtant je ne mettrai que 3 étoiles à ce polar. Pourquoi ?

Et bien malheureusement je pense que l’auteur tenait une histoire formidablement originale soutenue par, visiblement, un système de com qui pourrait très bien marcher mais elle ne l’a pas du tout exploité le filon.

Je vous explique : La première réaction que j’ai eu et que tout le monde aura probablement en tenant ce livre c’est de penser qu’on aura le droit à des mémoires, des détails de l’intérieur de la vie d’un couple de criminel, qu’on sera à la première place dans leurs pensées et les leurs actes. Ce ne fut pas le cas avec ce livre dont la première partie est indiquée être une version romancée des souvenirs de cette femme d’assassin et à mon avis c’est là l’erreur fondamentale, je ne voulais pas d’un récit romancé à la troisième personne, je voulais les souvenirs, les doutes, les rêves le vrai côté sombre ce qui fait que du coup on tombe dans une histoire polar classique et banale alors qu’elle avait une idée formidable au départ.

Le second souci de ce récit est la pudeur manifeste de l’auteur en ce qui concerne les émotions. Les personnages ne sont pas du tout réalistes. Ce sont des supermen qui ne souffrent pas ou peu, n’ont pas de doute, pas de chagrin, ne disent jamais je t’aime. On ne sait quasiment rien de ce qui a poussé par exemple le couple au crime, quasiment rien de leur ancienne vie et leur rencontre est décrite en deux lignes comme un coup de foudre qui n’est jamais remis en question. Le livre est une succession de coups où le héros vole quelque chose, manque de se faire attraper par la police mais s’en sort in extremis grâce à sa force et son self-control. Dommage.

La couverture est une illustration parfaite de cette pudeur : noire avec juste au centre deux mains menottées alors qu’on se serait attendu à du sang, des diamants, du flamboyant pour une histoire à couper le souffle.

L’auteur a cependant pas mal de talent sous la plume et Ennemis Publics (qui est en fait le tome 1 de la série de souvenirs de cette femme d’assassin) un livre sympatique mais il aurait fallu tellement peu pour en faire un blockbuster 🙁