Sortie : 07 septembre 2016
Réalisation : François Ozon
Avec Pierre Niney et Paula Beer
Drame
Ma note : 15/20
Cela faisait un petit moment que je n’étais pas retournée au cinéma (dernier film en date : le très mignon Comme des bêtes). Or lorsque je suis tombée sur des extraits de Frantz en noir et blanc, une certaine magie a opéré : j’ai eu très envie d’aller le voir ! C’est maintenant chose faite depuis hier, et je n’ai pas regretté mon choix. S’il n’est pas d’une gaieté folle, je suis tombée sous le charme de ce film à la tonalité douce-amère. Le jeu des deux acteurs principaux est quant à lui excellent. Si je craignais beaucoup de ne pas apprécier la version dans laquelle ce film a été tourné (allemand sous-titré français !), je suis rentrée très vite dans l’ambiance.
Au lendemain de la première guerre mondiale, Paula, une jeune femme allemande, se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle rencontre un jour Adrien, venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Venu tout droit de Paris, le jeune homme souhaite avant tout se lier avec la famille de Frantz…
L’horreur de la guerre. La perte d’un proche. Les traumatismes psychiques. La douleur de ceux qui restent. Le mensonge. François Ozon ne manquait pas de thématiques à aborder en réalisant ce joli film. Je trouve justement qu’il réussit le pari de les aborder avec pudeur et une certaine délicatesse. Les scènes en noir et blanc alternent habilement avec de rares scènes en couleurs (symbolisant alors le bonheur de ses protagonistes). J’ai beaucoup aimé ce procédé même s’il manque quelque peu de finesse. Quant aux acteurs : ces derniers crèvent littéralement l’écran. Si je n’avais que moyennement apprécié Pierre Niney dans Five, vu récemment, je trouve que Frantz met ici en avant son vrai talent d’acteur. Paula Beer a quant à elle un charme fou à la Romy Schneider, portant le film à elle seule.
Sur le plan de l’intrigue, tout (ou presque) tourne autour du lien unissant Adrien et le défunt Frantz. Comment se sont-ils rencontrés ? Quelle était exactement la nature de leur relation ? Si j’étais partie voir le film avec une hypothèse toute faite en tête, il faut dire que je m’étais tout à fait trompée. Lorsque Paula apprend la vérité, le film prend une autre tournure : ressentiment, haine. Pour finalement pardonner, et tenter de se rapprocher. Du moins jusqu’au dénouement final.
Frantz reste bien sûr un film parfois difficile. Je vous avoue avoir eu besoin d’un certain temps, en sortant de la salle, pour prendre du recul face à son atmosphère si particulière. Le film se termine pour autant sur une note positive : l’envie de vivre et de faire face aux difficultés.
En résumé, j’ai été plutôt séduite par tout le charme qui se dégage de ce film. J’ai été plus que touchée par le jeu des acteurs. Je ne m’attendais pas forcément à un tel final, mais je crois qu’il ne pouvait être plus réussi au regard des circonstances. Les images sont quant à elles sublimes.