Et on retourne voir ce qui se passe chez Eaglemoss, avec un nouveau volume de la collection Dc Super-héros, dont nous essayons de suivre régulièrement l'actualité.Sur notre planète, les principaux héros de l'univers DC Comics se sont réunis au sein d'un groupe formidable, que tout le monde connaît sous le nom de la Ligue de Justice. Mais sur cette autre Terre, les choses sont bien différentes : les boy-scouts que nous fréquentons sont en fait des criminels dévoyés qui se complaisent à semer le mal. Jeu de miroirs parfait, là-bas c'est Lex Luthor qui représente l'essentiel du bien, et qui lutte à sa manière, un éternel combat qui paraît perdu d'avance. C'est bien pour cela qu'il lui vient à l'idée de solliciter l'aide de la Justice League. Le problème c'est qu'en pénétrant sur cette autre Terre nos héros provoquent un effet parallèle particulièrement néfaste : le Syndicat du crime -le nom est déjà tout un programme- investi notre planète et entend bien s'y divertir au plus haut point. Vous l'aurez compris, il s'agit bien de ce même Syndicat que vous avez récemment retrouvé durant le crossover Forever Evil, qui a vu le mal triompher temporairement dans l'univers DC Comics. Ultraman, Owlman et Superwoman sont vraiment des individus abjects, et tout l'intérêt de ce récit est de voir à quel point ces versions négatives et perverties agissent en échos parfaits de ces icones propres sur elles, qui sont au centre des récits que nous lisons depuis des décennies.Prenez Ultraman, par exemple. Profitant de ses pouvoirs extraordinaires, il est très violent, antipathique, et sa seule volonté fait loi, par la force. Superwoman assume son côté manipulatrice, au point de mériter le titre de reine des salopes. Là encore, ça ne s'invente pas... Owlman -qui est la version dépravée de Batman- est finalement plus proche de l'original par rapport aux autres, car les deux personnages ont en commun l'habitude de tramer dans l'ombre, alors que Power Ring est l'opposé complet de Green Lantern : la peur le domine, et c'est à peine s'il ose mettre un pas devant l'autre et ne fuit pas la queue entre les jambes, face à l'adversité. Et le Flash local, c'est un drogué qui fait peine à voir, et qui est peu recommandable. Un des gros atouts de cette histoire, c'est d'avoir Franck Quitely comme dessinateur. Sont très est élégant, raffiné, il caractérise parfaitement chacun des personnages et les planches sont réellement d'excellente facture. Quant à Grant Morrison, il a dû beaucoup s'amuser en mettant en scène la confrontation entre la Ligue et le Syndicat, mais il a juste oublié une petite chose en cours de route, un dénouement à la hauteur, où le bien et le mal s'affrontent non seulement sur le plan physique, mais aussi conceptuel, au point que les zones de blanc et de noir se confondent pour donner naissance à un gris fascinant. Au lieu de cela, on a souvent droit à une sorte de jeu récurrent, à savoir repérer dans l'aventure où se trouvent les différences fondamentales, les oppositions par rapport à ce que nous lisons habituellement. Ce qui fait de cet album une récréation fort sympathique, un moment véritablement divertissant de lecture, mais qui n'entre pas dans le panthéon des oeuvres du scénariste chauve. Il est capable de choses bien plus profondes et bien plus fouilléés, même si il s'agit là d'une histoire qui devrait ravir l'essentiel d'entre vous.A lire aussi : Grant Morrison présente We3, avec Frank Quitely
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