Mali Ô Mali de Erik Orsenna

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Marguerite Bâ, ou Madame Bâ comme elle aime se faire appeler, ou s’appeler elle-même, est une personne unique. Vivant en France, elle se prend un peu pour Jeanne d’Arc avec ses oreilles puissantes qui semblent entendre loin, et a un fort tempérament.

Quand ses voisines lui rendent visite, l’appellent la Grande Royale, la flattent et lui parlent de son amour pour son pays le Mali, elle ne peut pas se dérober à leur demander : aller au pays chasser les djihadistes qui font tant de mal.

Accompagné de son neveu Michel, renommé Ismaël et auto proclamé Griot qui va conter ses aventures, elle parcourt le pays au gré des rencontres, nous permettant d’en prendre le pouls.

Dans une langue imagée et truculente, l’auteur nous dévoile à travers ce récit un pays, ses beautés et ses douleurs, les affres de la surenchère de titres glorieux dans une armée qui ne compte plus que des chefs, les défauts des femmes des puissants gouvernés par leur carte Visa, la corruption, le rôle des « manches courtes » (l’armée française), la politique incompréhensible, mais aussi le bon sens, la beauté du fleuve, la souffrance et les espoirs d’un peuple…

Un roman fleuve, une odyssée fantastique, souvent loufoque mais aussi profondément réfléchie, dans lequel il fait bon se plonger !

Erik Orsenna est un écrivain et académicien français, né en 1947 à Paris.

Mali ô Mali est paru en février 2014 chez Stock (21,50€) puis au Livre de poche en janvier 2015 (7,90€).

Morceaux choisis :

« Un long moment passa. Les paroles, comme les hommes, ont besoin de pauses. Alors le paysage prend le relais. »

« Je ne suis pas certaine que les avions soient une bonne invention : ils dévorent trop vite l’espace, sans même le digérer. »

« Chez nous, venir n’est rien. Tout commence quand on revient. »

« La musique est comme le fleuve Niger. Elle tisse le Nord avec le Sud et tous nos peuples entre eux, bien mieux que les paroles. »

« Et j’avais bien tort de me moquer du taxi-poète de Tombouctou. Il avait raison : tu ne seras jamais déçu par l’espérance. »


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