Tamara Drewe
Posy Simmonds
Édition Denoël, 2008
Traduit par Lili Sztajn
136 pages
Genre(s) : Bande-dessinée
Résumé : Avec son nez refait, ses jambes interminables, ses airs de princesse sexuelle, sa chronique dans un journal populaire, ses aspirations à la célébrité et sa propension à briser les cœurs, Tamara Drewe est l'archétype de l'Amazone urbaine de ce début de XXIe siècle. Son retour à la nature, dans le village en voie de gentryfication où a vécu sa mère, est un choc pour la petite communauté qui y prospère : les résidents de la Retraite d'écrivains dirigée par la vaillante Beth Hardiman et son mari, auteur de romans à gros tirages et d'adultères à répétition, l'acide Glen Larson, universitaire américain en surcharge pondérale et en panne d'inspiration...
Mon avis : Ces jours-ci j'ai eu envie de me replonger dans l'histoire de "Tamara Drewe", du moins de revoir le film, mais n'ayant plus grand souvenir du livre que j'ai lu il y a trois ans et que je n'avais jamais chroniqué je me suis dit que c'était l'occasion, finalement le bouquin m'a encore moins inspiré que la première fois et je n'ai plus la motivation pour revoir l'adaptation, quelle bonne idée j'ai eu !"Tamara Drewe" prend place dans la campagne anglaise, nous suivons Glen professeur et écrivain souffrant du syndrome de la page blanche, Nicholas auteur à succès, la femme de ce dernier Beth qui tient un cottage et s'improvise secrétaire de son mari, Andy le jardinier beau gosse et bougon, Jody et Casey deux ados qui s'ennuient et sont toujours à la recherche de ragot, et enfin Tamara, journaliste, qui après des années d'absence revient dans la petite bourgade suite au décès de sa mère et attire vite l'attention à cause de son look sexy et de son charme dévastateur.
Comme pour "Gemma Bovery', Posy Simmonds s'inspire à nouveau de l’œuvre d'un autre auteur, cette fois ci il s'agit de "Loin de la foule déchainée" de Thomas Hardy, que je ne connais absolument pas, je n'ai pas lu le livre et pas vu le film mais pour connaitre l'histoire de "Tess d'Ubervilles" (un autre de ses titres) je suppose que c'est le genre d'intrigue à suivre avec un paquet d'antidépresseurs à portée de main, cela dit "Tamara Drewe" n'est pas déprimant, un peu maussade par moment (mais je crois que c'est définitivement le coup de crayon et les couleurs qui me gênent) mais l'histoire est assez légère. Après je crois que je n'accrocherai jamais aux intrigues de Posy Simmonds, il se passe pas mal de choses, il y a beaucoup de personnages donc forcément au moins un qui peut réussir à nous emballer plus ou moins mais chez moi l'ennui se fait très vite ressentir, cela manque trop de développement à mon gout, c'est froid, les personnages n'attirent que très rarement ma sympathie et globalement je trouve l'ensemble assez mal fichu que ce soit dans la forme qui peut nous perdre ou dans la construction de l'histoire qui est à la fois trop lente par moment et trop expéditive à d'autres.
Mais en fin de compte ce qui me déçoit et m'agace le plus c'est que Tamara n'est vue qu'à travers les yeux des autres personnages et globalement soit ils la détestent soit ils veulent coucher avec, elle apparait également manipulatrice et assez égoïste, bref il n'y a pas des masses de nuances et du coup aucune empathie envers elle, on ne sait jamais si elle a vraiment de mauvaises intentions ou si elle est honnête mais prend de mauvaises décisions, et je ne comprends pas trop ce choix de l'auteure (qu'elle a aussi fait dans "Gemma Bovery" d'ailleurs) plutôt que d'offrir un portrait creusé de son personnage principal elle préfère mettre en avant les autres personnages qui passent leur temps à cracher sur Tamara parce qu'ils sont jaloux, je suis désolée mais moi cela ne m'intéresse absolument pas de savoir que Truc n'arrive plus à contrôler son caleçon en voyant Tamara ou que Machine la traite de pute parce qu'elle couche avec son idole, si c'est pour voir une bande de demeurés bas de plafond qui pense qu'une nana est une pouffe parce qu'elle est bien foutue, je n'ai pas besoin d'ouvrir un livre, je n'ai qu'à trainer avec mes voisins ! C'est censé être satirique je le sais mais moi je trouve cela plus stéréotypé qu'autre chose.
Bref je suis assez dure avec ce titre mais ce n'est qu'un avis négatif parmi un bon nombre de chroniques positives, je passe surement à côté de quelque chose mais je ne suis pas sensible au style de l'auteure et si la lecture n'a pas été non plus une torture, elle ne m'a rien apporté...
Ma note :