Au bord du gouffre

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Régis Moreau

publié en 2016

249 pages

nouvelles

L’extrait 

« A la fin d’une phrase, tu mets un point de ponctuation. Et après ce point, tu reprends une nouvelle phrase. Il marque donc une fin et un commencement. Avant de mettre un point de ponctuation, tu termines ton dernier mot par un caractère en minuscule. Mais le suivant, en début de phrase, est toujours en majuscule. Donc, avant un point, tu es petit et, après un point, tu grandis. »

La note 

♥♥♥♥

La critique 

Je tiens tout d’abord à remercier Livr’Addict et Régis Moreau pour ce partenariat, ainsi que pour le petit mot compris dans le colis ! 

Je ne connaissais pas du tout ce roman avant de le voir en partenariat sur Livr’Addict, et si j’ai foncé c’est uniquement parce que la couverture ainsi que le résumé m’ont fait de l’œil…Cet ouvrage étant un recueil de nouvelles, je vais faire une mini-critique sur chacune d’entre elles avant de vous proposer un ressenti général !

Commençons donc par le commencement. La première nouvelle s’intitule Ligne de démarcation, et suit des rescapés de l’apocalypse. Elle est très courte, et aurait mérité quelques chapitres de plus, mais dans l’ensemble j’ai plutôt bien accroché : le point de vue des personnages sur l’humanité et la différence est très intéressant, et soulève quelques questions cruciales sur notre existence. Mais (il y a toujours un mais), quelques choix venant des personnages sont assez bizarres, et la fin n’est pas vraiment surprenante, en tout cas pas autant qu’annoncée : vu l’enchaînement des événements elle était même un peu prévisible. Bref, je m’y attendais, mais la nouvelle reste quand même agréable à lire !

La seconde nouvelle qui se déroule dans l’espace, Point de non retour, aurait pu être surprenante si le titre n’en disait pas tant : avant même d’avoir commencé à la lire, vous connaissez déjà la fin…Pour la surprise, on repassera ! Aussi, il aurait fallu mettre le contexte en début d’histoire plutôt qu’à la fin, car je me suis sentie un peu perdue pendant les premières pages et j’avais du mal à voir où l’auteur voulait en venir. L’idée reste cependant très intéressante et est d’actualité : la colonisation d’autres planètes est un sujet qui m’a toujours intriguée, et cette nouvelle n’y échappe pas. Aussi, petit plus pour l’IA qui nous est présentée, que j’ai trouvée très humaine et très intelligente. Dommage que l’auteur ne nous donne pas plus d’infos dessus…un prochain roman, peut-être ?

Puis vient La valeur d’utilité, nouvelle qui m’a le plus plu : c’est la plus creusée, et la plus tirée par les cheveux (dans le bon sens). Elle dresse le portrait de jeunes un peu paumés prêts à tout pour se faire un peu d’argent, y compris participer à des courses de scooters. Et pour une fois, je n’avais pas vu venir le dénouement, certes un peu spécial mais bien trouvé. Petit indice : le titre colle très bien au récit…

Ensuite, La voie véritable est celle qui m’a le moins plu. Elle est très centrée autour de la religion et j’ai eu du mal à comprendre les motivations du protagoniste, et surtout ce changement brusque de comportement (même s’il y a eu une aide, c’est assez peu crédible). Aussi, la fin n’est pas surprenante bien que très bien écrite, mais reste assez peu réaliste. Bref, elle est la moins bonne nouvelle dans tout le recueil pour moi !

Enfin, voici Terrible est ce lieu. La deuxième nouvelle avec laquelle je n’ai pas vu venir le dernier chapitre ! La petite révélation m’a surprise (j’en ai souri, si si, et je souris rarement quand je lis), et c’est bien dommage qu’elle ne soit pas maintenue jusqu’au bout, ce qui enlève ce petit effet. Aussi, je n’ai ressenti aucune terreur, aucune peur, mais bon je n’en veux pas à l’auteur : avec tous les films et les romans d’horreur à mon actif, ça devient difficile de me faire frissonner…

En bref, un recueil rapide et sympa à lire, aux chutes parfois surprenantes parfois prévisibles, ainsi qu’une écriture agréable pour une lecture certes pas inoubliable, mais qui reste bonne !