Un Goût de cannelle et d’espoir de Sarah McCoy

Elsie et les choix du coeur

Un Goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy

L’histoire :  

On découvre la vie d’Elsie, jeune allemande au coeur de la seconde guerre mondiale, avant de la retrouver des années plus tard aux Etats-Unis derrière les fours de sa boulangerie. Une histoire pleine de tendresse et de douleurs sur fond de pâtisserie allemande.
Allemagne 1944. Naïve et innocente, Elsie traverse la guerre à l’abri de la petite boulangerie de ses parents et sous la protection d’un officier nazi, loin d’être indifférent à son charme. Lors de la soirée de Noël du parti, elle échappe de peu à un viol grâce à un petit garçon juif. Seul et sans défense, il demande à la jeune fille de le cacher. Prendra-t-elle le risque ? États-Unis, de nos jours. À quatre-vingts ans, Elsie s’active toujours derrière les fourneaux de sa boulangerie. Elle rencontre Reba, une journaliste venue l’interroger sur les fêtes de Noël du passé…

Editeur :Editions Pocket – 491 pages | Sortie : 02/04/2015

L’auteur : 
Sarah McCoy, fille d’un militaire américain, a vécu en Allemagne durant son enfance. Aujourd’hui, elle vit avec son mari à El Paso, au Texas.
Un goût de cannelle et d’espoir est son deuxième roman, le premier publié en France.

Mon avis : 

J’ai acheté ce roman pour deux raisons, la 4eme de couv, l’histoire se déroule en partie en Allemagne lors du second conflit, et pour sa couverture qui interpelle. Autant le dire tout de suite j’ai beaucoup aimé cette lecture.

L’auteure nous entraîne sur les pas d’Elsie lors de 2 époques. La plus captivante étant celle couvrant la guerre. On découvre le cas de conscience auxquels de nombreux allemands ont été confronté. À savoir survivre quitte à fermer les yeux sur un régime fou ayant entraîné un peuple et le monde dans la folie meurtrière que l’on connaît. En contradiction de cette atmosphère nous sommes plongés dans celle de la boulangerie d’Elsie, contraste donc que ce lieu de chaleur, de douceurs sucrés, une espèce d’îlot de bien-être. Le quotidien d’Elsie est donc celui d’une jeune femme, travaillant avec passion avec ses parents, tout en étant dans l’ombre de sa grande soeur Hazel. Cette dernière est dévouée au régime nazi, acceptant d’être une « mère porteuse » de vrais aryens, tout un symbole. La boulangerie de leurs parents parvient à produire encore des mets sucrés et délicieux grâce à la diligence de la gestapo et des bons rapports que le père entretient avec des hauts officiers. L’un deux est épris d’Elsie et c’est lors d’une soirée particulière qu’une rencontre va bouleverser sa vie. Je n’en dirais pas plus, vous laissant le découvrir par vous même.

La seconde époque, celle de 2007, se consacre à Reba Adams, journaliste. Elle doit écrire un article sur les traditions de Noël, et c’est dans cette démarche qu’elle vient à rencontrer Elsie et sa boulangerie. Une rencontre qui donnera naissance à une amitié profonde, voire maternelle entre les 2 femmes ainsi qu’avec la fille d’Elsie. Reba, dont la vie est un peu compliquée va trouver en elles un appui. Elle partage sa vie avec un policier aux frontières. Lui qui se pose aussi des questions sur son rôle face à la détresse des migrants mexicains, cette sensation d’être du mauvais côté et d’avoir la vie ou la mort de famille entre ses mains.

Ce roman interpelle donc sur plusieurs niveaux. Et surtout sur celui des choix et des responsabilités que tout à chacun a face aux autres. Le piège des responsabilités qui entraînent de bonnes personnes du mauvais côté et de la prise de conscience de situation auxquels nous sommes parfois condamnés.

J’ai apprécié ce livre pour le destin d’Elsie qui nous est évoqué, comme il y en a eu des milliers durant des périodes sombres de l’Histoire. J’aime la façon dont elle nous apparaît dans une image maternelle, pleine de simplicité et d’amour des années plus tard. Et avec une grande humilité. Un roman qui touche et ne laisse pas indifférent.

Le style

Il est plutôt accrocheur, il captive rapidement le lecteur par des phrases simples, percutantes et pleines de sensibilité. Certes on est plus accroché par le récit sur la jeunesse d’Elsie plutôt que celui sur Reba – qui n’est pas sans intérêt malgré tout.

Mon petit point positif :

Les recettes données à la fin du livre, on est gourmand ou on ne l’est pas, moi j’ai choisi ;-).