Après un premier numéro très riche, où Ed Brubaker et Sean Phillips introduisaient leur "héros" et son entourage, Kill Or Be Killed revient aujourd'hui sur les débuts de Jason comme tueur.
Ed Brubaker est pour le coup très bavard, et montre la face cynique de Jason. À travers un conte des Mille et Une Nuits, Jason veut nous montrer que le monde est lâche et essaie d'échapper au jugement de ses crimes. En nous racontant cela - grâce à la narration toujours aussi efficace de Brubaker - Jason s'approche d'un homme, qui pourrait bien être sa première victime.
L'auteur continue d'ailleurs de jouer avec nous, à travers Jason. Il rythme son récit en faisant passer ça pour une erreur de narration. Ce qui me fait penser à une chose ; et si Jason s'adressait finalement à quelqu'un plutôt qu'au lecteur ? Toujours est-il que Brubaker reprend le récit juste après les événements du premier numéro, quand Jason venait de se faire tabasser et s'était convaincu qu'il devait écouter son démon. Il part donc à la recherche d'une arme, quête durant laquelle on en saura plus sur sa jeunesse, ainsi que sa cible.
Les auteurs nous livrent un second numéro de grande qualité, très riche en informations. Brubaker continue de bien caractériser son personnage principal (que je ne peux décemment pas appeler héros). Il joue d'ailleurs plutôt bien avec la dualité de Jason, qui paraît parfois très faible, ou alors complètement décidé.
Niveau art, c'est du même niveau que le premier. Sean Phillips et Elizabeth Breitweiser forment une nouvelle un super duo, la coloriste sachant parfaitement mettre en valeur le trait de son acolyte, notamment via les fonds qu'elle ne remplit pas toujours, donnant plus de puissance à la scène. Bref, 26 pages de très haut niveau, c'est magnifique.
Kill Or Be Killed #2
Image Comics * Par Ed Brubaker, Sean Phillips & Elizabeth Breitweiser * $3.99
Kill or Be Killed continue de convaincre, mais qui en doutait vraiment ? Les auteurs maîtrisent leur histoire et nous livrent des informations au compte-goutte, même si on sait que ça ne va pas bien se finir. Et puis la qualité des illustrations rend la lecture encore plus indispensable...