Donald Ray Pollock, né en 1954 à Knockemstiff (Ohio) est un écrivain américain. Après avoir travaillé dans une usine de pâte à papier pendant 32 ans en tant qu'ouvrier et conducteur de camions, à 50 ans, il s'inscrit à des cours d'écriture créative à l'Université d'État de l'Ohio. Voici son nouveau roman Une mort qui en vaut la peine.
En 1917, quelque part entre Géorgie et Alabama. Après le décès de leur père Pearl, les trois frères Jewett, Cane l’aîné et le cerveau, Cob le cadet simple d’esprit et Chimney l’avorton insoumis, décident de se lancer dans l’attaque de banques pour se sortir de la misère et la faim. De leur côté, au sud de l’Ohio, Ellsworth Fiddler et sa femme Eula ne peuvent que constater la disparition de leur jeune fils parti s’engager dans l’armée.
Depuis la parution en 2012 du premier roman de Pollock, Le Diable tout le temps, qui avait frappé les esprits, j’attends beaucoup de cet écrivain. Trop certainement, car ce troisième ouvrage est franchement décevant.
D’un côté nous suivons les aventures du gang Jewett, genre Dalton ou Pieds Nickelés selon vos références, d’un autre celle des Fiddler et entre chaque, nous croisons une foule de personnages secondaires ou moins encore, en un long défilé de micro-évènements, joliment torchés il est vrai, mais qui ne font pas avancer l’histoire. Ces longues digressions cassent toute dynamique : les personnages secondaires n’intéressent que moyennement puisque leur rôle les confine aux abords de l’intrigue, quant à celle-ci, diluée dans tant de pistes qui ne mènent nulle part et d’un niveau assez moyen, elle peine à retenir l’attention. Après deux cents pages, j’ai décroché pour passer en mode lecture automatique.
Je ne comprends pas comment un tel livre est possible ? Une concertation constructive entre l’éditeur et l’écrivain aurait dû mettre en évidence les faiblesses majeures de sa construction et inciter à un remaniement. Car tout n’est pas mauvais bien sûr, une ou deux belles scènes (le ver solitaire), les croquis des personnages sont très bons (désopilant le « problème » de Jasper). Mais cet empilage de silhouettes finit par nuire à l’ensemble et le bouquin se traine sur plus de cinq cents pages… en un mortel ennui.