de Romain Puértolas
Providence Dupois est une factrice extraordinaire. Petite, elle a appris à marcher, à courir et même à nager bien plus tôt que tout le monde. Alors lorsque le nuage de cendres causé par le volcan islandais au nom imprononçable l’empêche d’effectuer le plus important voyage de sa vie, Providence n’a pas d’autre choix: elle doit apprendre à voler.
Je ne sais pas si c’est parce que j’avais lu l’histoire du fakir avant, mais ici, l’humour de Puértolas m’a semblé moins pesant. Toujours présent, il est adouci par la poésie de ce récit. Une véritable quête est entreprise par le personnage de Providence qui est d’un altruisme exemplaire (cela change du fakir aux préjugés en béton qui ne pense qu’a sa petite personne) et je pense que c’est ce qui fait toute la différence.
Certes, il y a toujours ce jeux avec les préjugés et cela m’a parfois gêné (on ne parle pas l’africain, l’Afrique est un continent!) mais j’ai eu plus d’empathie pour les héros de cette histoire. J’ai aussi trouvé que les métaphores autours des nuages étaient très jolies, un beau fil rouge à suivre. Si je voyais le premier roman de l’auteur adapté par un Wes Anderson, cet opus mériterait plus un Michel Gondry de par son mélange de réalité et de rêve.
En ce qui concerne les péripéties, Puértolas a toujours autant d’imagination! Abracadabrantesques, les scènes se suivent, plus folles les unes que les autres. Elles sont aussi pétries de références littéraires et de la pop-culture, c’est très réjouissant à lire et très stimulant. Par contre au niveau de la structure du récit, on ne peut pas en dire autant: c’est exactement la même que celle du fakir, comme si l’auteur avait une recette toute prête pour ses scénarios, ce qui est dommage.
Dans l’ensemble, je trouve que ce second roman est plus abouti que le précédent. Toujours pas un coup de cœur mais un bon moment de lecture. On verra bien ce que Puértolas nous réserve pour son troisième opus.
Prêté par ma mère, ce livre entre dans le challenge Emprunts de livres 2016 et valide l’item Mrs. Pince pour le challenge de la Coupe des 4 Maisons.
Marion