Écrit par un ecclésiastique britannique au début du XXème siècle, Le Maître de la Terre est un roman mystique sur la crise annoncée de l’Église. L’auteur s’y interroge sur l’avenir de la religion chrétienne, sur la franc-maçonnerie et les croyances dissidentes. Pour illustrer son propos, il met en scène une société en pleine incertitude et y fait évoluer Percy Franklin, un prêtre catholique, et Mabel Brand, une femme à l’humanisme athée teinté d’un communisme évaporé.
Optimiste, l’auteur créé du lien entre tous ses personnages en leur faisant parler une langue commune, celle de l’avenir, l’espéranto. Si je reste sceptique quant à cette évolution linguistique, je suis bien obligé, en revanche, de reconnaître que Robert-Hugh Benson se pose des questions légitimes sur la tournure des tendances religieuses. En effet, les dérives idéologiques et la colonisation doctrinale qui font notre quotidien confirment les craintes que l’auteur a pu formuler il y a un siècle de cela.
Si la foi n’est pas indispensable (ouf !) pour en apprécier la lecture, ce livre est toutefois plus à lire pour sa portée religieuse que pour son intrigue romanesque. En effet, les personnages sont intéressants mais ils ne donnent pas particulièrement envie d’en suivre les aventures. J’ai donc rapidement été tenté de sauter tous les paragraphes faisant avancer l’intrigue pour ne plus lire que les passages abstraits répondant aux interrogations soulevées. Au final, j’ai survolé un certain nombre des dernières pages.
Dernier point, et pas le moindre, avoir lu Le Maître de la Terre me permet maintenant de pouvoir le clamer haut et fort : j’ai au moins une lecture commune avec le Pape François ! Qui peut s’en vanter, hein ?