Publié par J'ai lu le 3 juin 2015
Genre: Autobiographie
Pages: 240
Format: Ebook
Lu par : Mélanie
Pour Céline Raphaël, la musique fut une torture. De 3 à 14 ans, elle dut s'arrimer à son piano, proie d'un père qui voulait faire d'elle un petit Mozart. Très vite, la torture morale et physique s'abat sur la petite fille. Jusqu'au moment ou une infirmière découvre la maltraitance. Devenue médecin, la jeune femme raconte sa terrible histoire dans "La démesure".
Dès l’introduction, l’auteur nous donne le ton. Battue et humiliée par son père alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Les mots assassins lancés par son père ce jour-là résonnent toujours dans sa tête.
La petite fille reste contrainte au silence par peur des conséquences. Issue d’une famille de notables, son père étant directeur d’usine et respecté par tous.
Mais qu’est ce qui a contraint un père de famille respectable à devenir un monstre pour sa propre fille ? Il voulait que sa fille (Céline) devienne une pianiste renommée : à chaque fausse note, un coup pleuvait sur la frêle jeune fille.
Et soudain, la loi du silence contraste avec le son des douces mélodies jouées au piano par l’auteure.
La petite fille se retrouve devant un dilemme : se taire et subir ou dénoncer et subir tout de même ? Subir une vie qu’elle ne veut de toute façon pas vivre. Attendre qu’une main se tende, mais personne à ce moment-là ne décèle ce qu’il se passe chez elle, jusqu’à l’arrivée de Mme Marion, qui changera la vie de Céline.
Mais lorsqu’on se croit sauvée, l’est-on réellement ?
Pour finir, Daniel Rousseau (pédopsychiatre) écrit une postface bouleversante et très intéressante sur les conséquences de la maltraitance, et nous expliquant d’où vient le sentiment d’impunité de ces parents qui se transforment en bourreaux.
Je décerne 3 étoiles à cette autobiographie bouleversante. Tout était parfaitement écrit et bien plus que des personnages, l’auteure reste l’actrice de l’histoire puisqu’elle nous conte son propre vécu.
Je regrette juste que l’éditeur ne fasse pas de présentation de ce livre qui vaut vraiment le coup d’être lu. Sans cette fausse note, la 4ème étoile aurait été donnée.