Le livre du lundi: Sisters Red

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de Jackson Pearce

Scarlett et Rosie March sont sœurs mais leurs cœurs ne font qu’un. Survivantes, elles ne vivent que pour chasser les Fenris, des monstres enragés qui leur ont pris leur grand-mère, leur ignorance, leur innocence. Car on ne peut plus faire semblant et vivre une vie normale, lorsqu’on connait la vérité sur ces bêtes qui se cachent parmi les humains.

Cette réécriture de conte me tentait depuis bien longtemps mais je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Le Petit Chaperon Rouge mixé au mythe du loup-garou est un mélange déjà bien connu, je voulais donc voir du neuf.

La première scène m’a agréablement surprise: un combat plutôt bien retransmis, haletant, visuel. La première narratrice est Scarlett (plus tard on alterne entre les deux sœurs) et j’ai apprécié son ton: le ton direct et réfléchi d’une vraie chasseuse féroce. De plus, la description de ce personnage sûr de lui et badass nous plonge tout de suite dans une histoire sombre, on entrevoit les contour d’un lourd passé, on a hâte d’en savoir plus. Puis un de ses compagnons arrive et leur échange de chamailleries familières est agréable. On a envie de faire partie du groupe, de comprendre leur private jock et de les suivre dans la nuit. Mais cela n’arrivera pas vraiment.

Ce n’est que vers le milieu du livre, après qu’on nous ai raconté la tragédie des sœurs, que je comprends que le rythme commence à ralentir. Aussi bien en ce qui concerne le scénario que notre enthousiasme à suivre les personnages. Bien qu’on les apprécie, on ne les adore pas, une distance subsiste. Je comprends aussi que rien ne me surprendra dans cette intrigue. On ne se concentre plus vraiment sur la mission des sœurs March mais sur leurs sentiments. Ce n’est pas mauvais en soi, c’est même intéressant ce travail sur la culpabilité, le poids et la solitude qui accompagne le fait d’être le héro: on est le seul à savoir et à pouvoir défendre ceux qui ne savent pas. Mais la trame manque tellement de profondeur que s’en est dommage.

Les codes et les thèmes du Petit Chaperon Rouge sont, à mon sens, bien repris (au début néanmoins) presque aussi violents que dans le conte originel mais tout cela se perd un peu puisqu’on ne développe pas vraiment l’univers dans lequel vivent les sœurs Mach et qu’on ne se concentre plus sur la chasse. Dans la seconde moitié du livre, c’est plus une adaptation peu divertissante du Mythe de la Caverne de Platon.

Pas une grosse déception en soi mais certainement pas un coup de cœur. Ce roman procure une lecture agréable sur le moment mais j’ai peur qu’on l’oublie vite.

Cette lecture est la première qui entre dans la session 2016-2017 de Read In English et je la compte aussi pour la Coupe des 4 Maisons avec l’item Greyback: lire un livre de bit-lit.

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Marion