De nos frères blessés

Par Violaine

Une fois n'est pas coutume, j'ai beaucoup apprécié découvrir ce livre dans le cadre des 68 premières fois :

Détails :
Auteur : Joseph Andras
Nombre de pages : 144
Editions : Actes Sud
Genre : Contemporain
Résumé :

Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine. Ouvrier indépendantiste, il a choisi un local à l’écart des ateliers pour cet acte symbolique : il s’agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l’engin n’explose, n’a tué ni blessé personne, n’est coupable que d’une intention de sabotage, le voilà pourtant condamné à la peine capitale.
Si le roman relate l’interrogatoire, la détention, le procès d’Iveton, il évoque également l’enfance de Fernand dans son pays, l’Algérie, et s’attarde sur sa rencontre avec celle qu’il épousa. Car avant d’être le héros ou le terroriste que l’opinion publique verra en lui, Fernand fut simplement un homme, un idéaliste qui aima sa terre, sa femme, ses amis, la vie – et la liberté, qu’il espéra pour tous les frères humains.
Quand la Justice s’est montrée indigne, la littérature peut demander réparation. Lyrique et habité, Joseph Andras questionne les angles morts du récit national et signe un fulgurant exercice d’admiration.

Mon avis :

Il y a des livres dans lesquels on trouve à pas de loup, en faisant attention de bien rester attentif à ce qui nous entoure.

C'est le cas avec ce livre, on fait la connaissance de Fernand et du mouvement indépendantiste. On découvre un homme passionné qui veut défendre ses idées. Et pour cela il écopera de la peine maximale.


A partir de là, on entre dans la vie de Fernand et on découvre un homme attaché à sa famille, attaché à ses valeurs. L'auteur veut nous montrer autre chose et veut nous aider à comprendre ce qui a pu se passer. Pourquoi on condamne si fort un homme ? Evidemment, les preuves sont contre lui mais la justice est là aussi pour réfléchir et être neutre. Elle ne peut condamner seulement pour l'opinion publique. Comment mesure t'on la gravité d'un acte manqué ? Quelle part doit-on accordée aux conséquences qu'il n'y a pas eu mais qui aurait pu être graves ?
C'est un récit fort, poignant et qui permet d'affiner un jugement, une idée, une opinion. Je ne pensais pas être prise autant dans la lecture de ce livre mais ce livre a une dimension particulière. Il met en avant un homme qui a défendu ses idées et qui est convaincu de son action. C'est honorable mais le prix à payer le mérite t'il ? A chacun de trouver sa réponse...