Kit de Waal / Je m’appelle Leon

Je tiens à remercier NetGalley et Kero pour ce SP.

J'ai au départ été intriguée par la couverture, que je trouvais à part, assez intrigante et elle représente bien le roman. Il y a un côté très à part à cette histoire, il y a une simplicité, un côté intimiste (je le ressens ainsi).

Ce livre raconte l'histoire de Leon, un petit métis qui va se retrouver déraciné bringuebaler dans une vie bien compliquée par son âge, avec une mère fragile qui oublie de s'occuper de lui, tombe dans la dépendance, il va également devoir gérer son demi-frère qui est encore un bébé. Assez rapidement on est un peu pris aux tripes, l'histoire est dure, le quotidien de cet enfant et cette histoire... je me suis souvent sentie remuer pour lui. La narration qui reste centrée sur un enfant jeune donne une certaine distance, évite les mots crus et les plus durs (comme overdose, au hasard...). Ce qui va conduire à un placement des deux enfants et tout un long cheminement au milieu des services sociaux, le placement temporaire ou l'adoption, le retour à la maison ou pas auprès d'une mère trop fragile...

En fait j'ai un avis assez complexe sur le roman, sûrement parce qu'il est complexe. Il y a une simplicité, pour respecter l'âge de Leon, même si en réalité à certains moments le ton devient plus grave, poétique... des fois, ça semblait moins vrai, moins juste, un peu trop pour un garçon de cet âge alors que par moment j'ai trouvé le livre d'une justesse bouleversante.

L'histoire se déroule en Angleterre, dans un contexte particulier au milieu d'affrontements raciaux, il y a un contexte assez fort qui entre en résonnance avec celle de Léon qui est un petit métis, qui se retrouve au milieu d'un monde dont la réalité est des fois très dure. Surtout vu les émeutes raciales qui se jouent tout autour de lui, justement mises en lumière par l'auteur à travers un regard enfantin.

Il y a une belle galerie de personnages dans ce livre, de nombreux détails tendres, vrais, justes qui sonnent terriblement réels. Les relations se construisent par petites touches, rencontres successives on suit l'évolution des personnages et on y croit, c'est l'énorme point fort de ce roman.J'ai cru dans tous les personnages, à cette mère fragile, à ce petit Léon perdu et en colère, les services sociaux plus ou moins investis, compatissants, sans que ça tourne au caricatural.

Ce n'est pas un coup de cœur, car il y a vers le milieu du roman une redondance, dans les événements, les lieux... je me suis une peu ennuyée j'ai eu du mal à garder mon attention, car justement le cheminement devient redondant par rapport à un rebondissement de l'histoire (difficile d'en dire plus sans spoiler), et Léon repart un peu au départ avec un nouvel adulte (pas tout à fait, mais pas très loin). C'est ce qui m'a fait ralentir un peu petit à petit le rythme de lecture au lieu de voir défiler les pages sans souci.

Voilà, ce roman reste une belle découverte, il y a une grande tendresse, parfois drôle et j'ai passé un bon moment avec ce petit Léon et son monde qu'il nous présente.