Valiant a démarré le mois dernier une nouvelle série, spin-off de Harbinger, Generation Zero. Fred Van Lente et Francis Portela y introduisent des super-héros adolescents mais avec originalité.
À une certaine époque, les séries avec adolescents était mes favorites ; New Mutants, Gen13, Generation X, ou encore Buffy Contre Les Vampires m'ont nourri. Depuis, la mode s'est un peu dissipée. Nous avons eu le droit plus récemment aux Young Avengers et d'autres sont annoncées comme la nouvelle mouture de Teen Titans et, surtout, Champions.
Ces séries ont souvent été la fenêtre vers notre société, nous montrant comment les adolescents sont conditionnés et mis dans des cases à l'école, les problèmes dûs à la puberté et comment apprendre à accepter son corps,...
Van Lente décide d'aborder sa série avec une autre problématique celle de l'identification de l'adolescent dans la société, se questionnant ainsi sur sa place au sein d'un système dans lequel il ne se reconnaît pas. Une problématique que les adolescents de la Génération X ont soulevé. Mais à l'ère de l'Internet dans le quotidien des gens, le problème est encore plus vrai pour la Génération Y, celle des adolescents d'aujourd'hui, celle des adolescents de la série.
Suite à accident de son copain en voiture, Keisha enquête afin de savoir ce qui lui est vraiment arrivé. Ce rebel straight-edge (donc qui ne fume pas, ne bois pas, ne prend pas de drogue) est mort dans des conditions suspectes. Ne trouvant pas de pistes viables, elle décide de tenter de rentrer en contact avec la Génération Zéro. Elle a tout l'air d'une légende urbaine mais il parait qu'elle vient en aide à ceux qui en ont vraiment besoin.
Là, dessus, pas de surprise, d'ici la fin de l'épisode, elle apparaît. Il s'agit du titre de la série. En plus, Valiant a la mauvaise idée selon moi de montrer le visage des protagonistes en première page gâchant les effets de surprise du scénario.
Mais, l'épisode focalise surtout sur Keisha qui est dans un lycée moderne et qui est un peu comme celui de Glee dans le sens où la diversité est bien mise en avant avec des élèves de couleurs, d'autres handicapés... Pour en rajouter une couche, la sœur de Keisha semble atteinte d'autisme. Je ne critique pas cette diversité. Au sein du collège, Van Lente le gère très bien mais je trouve que la manière d'emmener la sœur est plutôt lourde ou cela arrive trop tôt dans l'histoire.
Le problème de cet épisode est qu'il attire pour son ambition mais entre les effets de surprise gâchés et l'histoire qui n'avance pas tant que ça, la lecture s'avère ennuyeuse. La mise en bouche de la première page n'est pas suffisante pour captiver. Seules les dernières pages redonnent de l'intérêt à l'ensemble avec ces créatures sans visage venues de nul part. Le cliffhanger est lui aussi un peu léger. Mais, je reviendrai au prochain épisode, Van Lente semble n'être qu'aux prémices d'une histoire plus ambitieuse.
Francis Portela offre un travail remarquable. Il a le sens du détail et sa manière de dessiner les personnages est fort agréable, tout en rondeur, on dirait du Steve Dillon en forme et donnant du caractère aux visages humains.
Generation Zero #1
Valiant Comics * Par Fred Van Lente & Francis Portela * $3.99
Ce premier épisode laisse finalement que peu d'indices sur la suite mais arrive à capter l'attention. Ce n'est pas sans défaut mais la manière d'aborder son sujet a le mérite de ne pas être convenu.