Lors du précédent article, nous avons vu une adaptation de l’histoire de Marie-Antoinette à travers un manga. Ici, nous allons voir du côté cinéma. Les deux seuls films que j’ai visionnés sur l’histoire de Marie-Antoinette est:
– Celui de 1956, réalisé par Jean Delannoy – avec Michèle Morgan dans le rôle principal. Si vous aimez les vieux films et l’Histoire, je vous invite à le voir (la dernière scène du film est pleine de symbolisme !). Et puis, celui qui est sorti 50 ans plus tard, en 2006…
« Marie-Antoinette » de Sofia Coppola, adapté du roman d’Antonia Fraser, et avec dans le rôle principal Kirsten Dunst.
Synopsis : « Évocation de la vie de la reine d’origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI, guillotinée en 1793.
Au sortir de l’adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l’autre sans aménité.
Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu’on lui impose.
Elle s’évade dans l’ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle.
Y a-t-il un prix à payer à chercher le bonheur que certains vous refusent ? »
Ces deux films ont d’ailleurs pour point commun de traiter avec beaucoup de complaisance le rôle de Marie-Antoinette dans l’histoire de France.
Mais elle met surtout en avant un thème qui sera récurrent dans chacune des oeuvre de Sofia Coppola: l’ennui.
La trame du récit se déroule entre l’arrivée de Marie-Antoinette en France au départ de la famille royale pour le palais de Tuilerie. On suit donc, avec attention, cette jeune adolescente qui se retrouve à être future Reine de France. Elle se sentira écraser par les protocoles et l’hypocrisie ambiante de la cour et qui se réfugie dans des frivolités telles que les fêtes, les jeux, les sucreries et autres petits plaisirs.
Là encore, je vais vous parler tout d’abord de la forme, avant de venir au fond. Kirsten Dunst, actrice qui était présente dans de nombreux films qui ont marqué ma jeunesse (Entretien avec un vampire, Jumanji, Virgin suicides, Les 4 filles du docteur March etc…) joue avec finesse et nous dévoile tout en émotion une Marie-Antoinette qui en devient attachante. Elle porte avec brio ce film sur sa très belle interprétation.
Visuellement, c’est tout simplement superbe ! Chaque plan a été fort bien travaillé que ce soit au niveau des costumes, des couleurs, des décors et de la luminosité. Ils reflètent parfaitement les divers sentiments de l’héroïne, ainsi que les périodes d’insouciance et les moments dramatiques.
Quant à la bande-son, elle accompagne à merveille les différentes scènes donnant parfois une aura mélancolique, joyeuse ou teintée de tristesse. Je vous invite d’ailleurs à écouter la bande originale.
Et pour le fond, qu’en est-il ? Comme je l’ai dit dans la précédente chronique, il y’a eu de nombreuses interprétations du personnage de Marie-Antoinette à travers les romans et films. Pour ma part, tant que certains éléments historiques sont bien présents et que tout ne soit pas édulcoré à outrance, je prendrais plaisir à les lire ou les regarder.
Il est clair que des anachronismes sont présents dans ce film dont les plus connus sont la bande-son très « eighties » et la fameuse paire de « converse » auprès des autres chaussures d’époque (lors du tournage de la scène, on avait oublié de retirer la paire de chaussures de Kirsten Dunst dans le champ de vision. Sofia Coppola décida de la garder comme un joli clin d’œil pour le côté shopping de la jeune reine). Ce sont là des rajouts qui ne m’ont pas gênée n’étant pas des éléments qui ont modifié les grands événements historiques telle que nous la connaissons.
Pour ce « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola et connaissant ses thématiques de prédilection, je ne fus pas surprise qu’elle nous ait dévoilée le passage de l’adolescence à d’adulte de ce personnage: une jeune fille rêveuse allant vers son futur mari, ses désillusions, se laissant aller à des frivolités, subie les commérages, devient mère, et étant proche de ses enfants etc… Mais la tempête n’est pas loin, le grondement s’approche pour nous donner une seconde partie beaucoup moins insouciante et donnant une conclusion, dont on connaît la future chute. Certains n’ont pas apprécié ce côté frasque de la jeune Reine. Et pour cela, je voudrais dire qu’il faut mettre ce film dans son contexte car, avec « Virgin Suicide » et « Lost in Translation », il faisait partie d’un triptyque de la réalisatrice traitant de l’adolescence et de l’ennui .
Pourquoi ai-je aimé ce film?
– Pour la belle interprétation de Kirsten Dunst
– Pour les superbes plans du film
– Pour cette nouvelle facette de Marie-Antoinette
– Pour sa bande originale
– Pour la scène du balcon qui est pleine d’émotions
CONCLUSION:
Se termine ici la chronique sur « L’histoire d’une reine », à travers deux médias qui ont traité de l’arrivée de Marie-Antoinette en France, son adolescence et son avenir de Reine. Malgré ces quelques anachronismes et écarts historiques, j’ai préféré le film de Sofia Coppola au manga de Fuyumi Soryo, car le premier est bien moins édulcoré que le second et que la fatalité du destin de Marie-Antoinette y est bien présente.
Pour ma part, en dehors du traité du personnage de Marie-Antoinette, j’ai beaucoup apprécié ce film bien qu’il ait quelques petites longueurs. Mais je vous invite vraiment à le découvrir pour son actrice principale, Kirsten Dunst et pour la beauté de ses différents plans.
Et si vous vous demandiez par quels films commençer pour découvrir les réalisations de Sofia Coppola, je vous dirais sans hésiter « Lost in translation » et « Virgin Suicide ».
N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur la première partie de cette chronique spéciale ici