Résumé :
« Quelle est la part qui demeure vivante dans ce que nous a légué la figure controversée de Carl Schmitt? Pour tenter d’évaluer son actualité, il convient d’évoquer ce que notre situation historique a de commun avec la sienne: l’incertitude de plus en plus forte qui pèse sur la viabilité de certains aspects fondamentaux du statu quo mondial. Au sortir de la guerre froide, l’affirmation de l’imminence d’une fin libérale-démocrate de l’Histoire et l’extension irrésistible du marché mondial aux dépens des Etats-nations préfiguraient, pensait-on, les tendances lourdes du quart de siècle à venir. Or, voici tout à coup que certaines de ces caractéristiques majeures de l’époque semblent en voie de dissolution. Nous assistons aujourd’hui au remplacement controversé des « droits de l’homme » par « l’antiterrorisme » et « le choc des civilisations », à la désignation de l’Islam comme figure de l’ennemi dudit Occident, à la montée inattendue des tensions entre les Etats-Unis et l’Europe continentale, à la remise en cause, pour la première fois en trente ans, de la crédibilité militaire de l’Etat américain à mesure qu’une guerre partisane se déchaîne sur les rives du Tigre, à la fragilisation des accords de non-prolifération, ainsi que – et c’est là peut-être l’élément le plus significatif de ce tableau – à la menace de turbulences économiques dues à la dette d’un Etat américain non solvable et à ses déficits, lesquels pourtant constituent le moteur de l’économie mondiale. En portant le regard plus loin encore, il est aussi possible de discerner, et peut-être de penser, à nouveau, une politique de négations et d’affirmations radicales. Pour le meilleur ou pour le pire, l’actualité de Carl Schmitt va bientôt devenir plus évidente. »
Mon avis :
Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions Amsterdam pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique de septembre.
Lors de la masse critique, L’Ennemi n’était pas l’un de mes premiers choix. En lisant le résumé, je n’ai pas été immédiatement convaincue. Puis en le relisant et en faisant quelques recherches j’ai vu que Carl Schmitt avait tenu un rôle plutôt important dans l’Allemagne nazie. Etant, comme vous le savez, passionnée d’histoire, j’ai eu soudainement envie de découvrir ce livre car je n’avais tout simplement jamais entendu parler de ce Carl Schmitt ! J’étais donc très contente de le recevoir trois semaines plus tard. Mais la déception a été très grande… Jamais je n’oserais dire que ce livre est mauvais. Loin de là. Cependant, malgré toute bonne volonté du monde, je n’ai pas pu dépassera la quarante-septième page.
C’est la première fois que ça m’arrive. C’est la première fois que j’abandonne un livre en étant sûre de ne pas le reprendre plus tard. Mais honnêtement, j’avais beau essayer, je n’y arrivais pas! Ce n’est pas la qualité du livre que je remets en cause. L’auteur étant professeur à UCLA, je me doute bien que son oeuvre est d’une grande qualité. Non, à mes yeux, le problème est que ce livre n’est absolument pas accessible aux gens « ordinaires ». A mon avis, il est réservé aux étudiants de Gopal Balakrishnan ou à des personnes ayant des connaissances très pointues en politique ou théologie politique. Vous allez me dire « oui mais le résumé donne déjà un aperçu du livre, on se doute bien qu’il va être un peu compliqué ». Ce n’est pas totalement faux! Mais après tout, j’ai réussi à comprendre le résumé sans trop de difficulté, à 7h du matin (oui oui, je mets toujours mon réveil tôt pour les masses critiques). Donc il était tout de même abordable! La préface du livre, elle, démarre vraiment sur les chapeaux de roue et j’étais très vite perdue. J’ai voulu persévérer. C’est le fait que ce livre m’ait été envoyé par Babelio et les éditions Amsterdam qui m’a poussé à continuer car si c’était un livre de ma PAL, honnêtement j’aurais arrêté au bout d’une dizaine de pages. Mais je trouvais ça irrespectueux dans le sens où la maison d’édition m’envoie un livre gratuitement et je ne me force même pas à lire… D’ailleurs je culpabilise encore, mais honnêtement je perdais mon temps. Je mettais plus de 10 minutes à lire deux pages et encore, je ne comprenais pas totalement ce que je lisais. La phrase (oui oui, c’est une seule phrase) qui m’a convaincue que ce livre n’était vraiment pas fait pour moi a été :
L’un des principaux thèmes qui traversent toutes les études que Georg Lukács consacrera plus tard à cette période de l’Allemagne est la distinction entre le développement d’un idéalisme critique de plus en plus objectif, culminant dans la personne de Hegel et lié aux aspirations progressistes embryonnaires des classes moyennes, et un subjectivisme esthétique réactionnaire qui commence avec les romantiques présageant et illustrant leur impuissance et leur « inféodation » politiques à venir.
Je tenais donc à m’excuser auprès de Babelio et des éditions Amsterdam, mais je n’avais vraiment pas le niveau pour lire ce livre et écrire une critique en n’ayant compris qu’un quart du livre aurait été idiot. Mon jugement n’aurait pas été très fiable!
De plus, ce qui m’a dérangé dans ce livre, c’est que le titre mentionne un « portrait » de Carl Schmitt. Je m’attendais donc à une biographie, ponctuée certes d’éléments un peu plus développés, un peu plus « intellectuels ». Cependant, je n’ai pas du tout retrouvé ce côté biographique et j’ai trouvé ça dommage car je ressors de ces 47 pages sans n’avoir rien appris ou presque de Carl Schmitt.
En fait, j’ai trouvé que le contexte était beaucoup trop présent. On parle plus de l’histoire de l’Allemagne d’entre-deux-guerres que de la vie de Carl Schmitt. C’est dommage car si j’avais voulu un livre sur l’Allemagne, j’en aurai acheté un. Or ici je voulais en apprendre plus sur une personne en particulier.
Enfin, mais cela rejoint un peu ce que j’ai dit au début de cette chronique, j’ai trouvé l’écriture trop lourde et le vocabulaire trop spécifique. Les phrases trop longues associées à des mots complexes m’ont vite perdues et je devais relire chaque phrase à plusieurs reprises pour comprendre ne serait-ce qu’à moitié ce que je lisais. Le style d’écriture du résumé n’est pas le même que celui du livre en lui-même et c’est vraiment dommage.
En résumé, je ne vous conseille pas ce livre si vous n’êtes pas férus de théologie politique. L’Ennemi s’adresse à un public très restreint car le vocabulaire est spécifique et le bagage culturel qu’il faut avoir avant de commencer ce livre doit être conséquent. En revanche, ce livre a eu un côté positif puisqu’il m’a donné envie d’en savoir plus sur Carl Schmitt! J’espérais tellement en apprendre sur cet homme que je suis un peu frustrée! J’essaierai donc de trouver une biographie plus adaptée.