Infinity 8

Chronique « Infinity 8 », numéros 1, 2 et 3,

Scénario de Lewis Trondheim & Zep ; dessin de Dominique Bertail et Olivier Vatine,

Public conseillé : Adultes et ado,

Style : Comics SF déjantée,
Paru aux éditions Rue de Sèvres, à partir du 5 octobre 2016, 3.50 euros le numéro,
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L’Histoire

L’agent de sécurité Yoko Keren est une jeune femme sexy, sportive, et efficace. Il vaut mieux d’ailleurs, car elle est employée à bord d’un vaisseau qui amène 880.000 passagers et 257 races dans la galaxie d’Andromède…
Ce qui ne l’empêche pas de scanner génétiquement tous les mâles qu’elle croise, à la recherche d’un géniteur pour son futur enfant..
Après avoir réglé leurs comptes à 3 gros balaises extra-terrestres, elle est appelé en urgence par le lieutenant Refo. Le vaisseau est bloqué par un amas d’artefacts hétéroclites, une sorte de nécropole géante ! Au nom de la confédération intergalactique, Yoko doit sortir pour enquêter. Elle sera “supervisée” par le capitaine, un extraterrestre de la race Tonn Shär qui a la capacité de distordre le temps 8 fois successivement…

Le concept

Annoncé en grandes pompes lors du dernier festival d’Angoulême 2016 (fin janvier 2016), la série “Infinity 8” a fait grand bruit !
Travail collaboratif à de très nombreuses mains (désolé, je n’ai pas réussi à compter), cette nouvelle série SF rassemble :
– un concept fun (8 histoires parallèles se déroulant dans le même univers et même temporalité)
– des scénaristes de renom (Trondheim + vatine + Zep, Fabien Vehlmann, Emmanuel Guibert…),
– des dessinateurs de tous poils, triés sur le volets (Vatine, Bertail, Olivier Balez, Franck Biancarelli, Killoffer…)

Édités sous forme de fascicules au format “comics”, les deux premiers tomes sont parus le 5 octobre. Les tomes 3 et 4 paraîtront le 26 octobre, et les quatre numéros suivant en novembre. Enfin, les histoires seront publiés en “intégrale” ultérieurement.

Ce que j’en pense

Les trois premiers numéros qui forment une histoire complète (“Romances et Macchabées”) donnent l’occasion au trio Zep + Trondheim au scénario + Bertail au dessin ) d’ouvrir le bal.

A l’évidence, le groupe d’auteurs s’est fait plaisir ! Au delà des références comics et cinéphiles assumées, ils nous embarquent dans un gros délire dès la couverture. Sobrement sous titré “Le Space Opera PULP & POP, avec des bagarres”, ce récit est un condensé de moments fun et déconnants.
Après avoir exposé très rapidement le principe (le vaisseau spatial, la menace, l’héroïne à gros seins), les auteurs se lancent dans le délire. Et Zou, c’est parti pour une histoire pleine de vide spatial, de tirs, de viscères qui volent, de vilains aliens à tête d’asticots, d’un brin d’érotisme et de beaucoup d’humour.
Amis lecteurs sérieux, qui aimaient la rigueur scientifique et imaginative d’un LEO, passez votre chemin. Ici, il n’est rien que les auteurs s’interdisent et ils le font avec jusqu’au bout. Le bon goût n’est pas toujours présent (Ouhla, les références visuelles scato…), mais au moins, Ils assument leur délire !

Au dessin, c’est Dominique Bertail qui s’y colle. Le dessinateur de la très belle série “??” est en phase de décompression. Avec un trait plus nerveux, il s’amuse entre le design technologique du vaisseau et le character design des espèces Aliens. il exploite au mieux le “petit format comics”,avec des compositions adaptées (3 strips de 2 cases chacunes, splash pages…). Bien entendu, Yoko, son héroïne à la plastique généreuse et impeccable n’enlève rien au plaisir de la lecture.
Honnêtement, j’ai trouvé que Dominique s’améliore avec le temps. Dès le second fascicule, il est à fond dans les combats spatiaux et assume complètement le délire.

Pour valider l’intérêt de la série, il n’y a plus qu’à se donner rendez-vous pour la seconde histoire dessinée par Vatine (YES !) et scénarisée par Vatine et Trondheim…

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