La Fille du Train – Paula Hawkins

Par Cpmonstre

Dans la même veine qu'un Avant d'aller dormir ou des Apparences, La Fille du Train se pose là, comme un pavé dans la mare. T'avais prévu de faire une soirée avec des copains ? Oublie. T'avais un déjeuner dominical avec papa, maman, neveu et nièce ? C'est même pas la peine d'y penser. Non, parce que ce livre, les enfants, c'est typiquement le genre de bouquin pour lequel on fait une croix sur sa vie, l'espace de 48h, dès qu'on ose le commencer. C'est c'est palpitant, ça t'aère le cerveau, bref c'est un excellent thriller qui remplit sa part du contrat : te faire kiffer. On commence la visite ?

Rachel Watson, trentenaire célibataire, prend tous les matins le train de banlieue comme des milliers de gens. Mais pendant que d'autres écoutent de la musique ou lit un bouquin, elle regarde par la fenêtre les maisons qui défilent. Y en a une en particulier pour qui elle voue une grande passion et dans laquelle elle imagine une vie parfaite au couple qui y habite. Jason et Jess prennent le café sur leur terrasse, Jason et Jess sont amoureux, Jason et Jess s'embrassent, Jason et... mais elle est où Jess ? Bah Jess, qui s'appelle en réalité Megan, a disparu. Sans laisser de traces. Celui sur qui portent les soupçons est bien évidemment Jason... pardon Scott, le mari. Et la seule personne qui peut l'aider, c'est Rachel (toujours dans son train) qui a vu, la veille de la disparition, Megan en compagnie d'un autre homme.

Le seul petit souci, oh trois fois rien, c'est que Rachel n'est peut-être pas le témoin le plus fiable du monde. Elle est alcoolique, dépressive et harcèle son ex-mari depuis que ce dernier est parti avec une autre femme. Ex-mari qui habite à DEUX PAS de chez Megan et Scott.

Le bouquin te laisse seul en tête à tête avec Rachel pendant que tu te demandes toutes les deux pages si c'est pas elle justement qui s'est imaginé beaucoup trop de choses. Et puis est-ce qu'on se ferait pas mener par le bout du nez par une manipulatrice psychopathe ? Naturellement la réponse du " quikiafaitkoi " est loin d'être simple, puisque Paula Hawkins va se faire un plaisir, mais alors !, à te balader jusqu'à la fin. C'est un peu carrément le principe de ce genre de thriller, en fait.

Du côté de la narration, le récit nous propose surtout trois portraits de femme, pas forcément très reluisants, qui vont être en plein coeur du noeud du pourquoi-comment-où-pourquoi-numéro de sécu de l'intrigue. Ça sert surtout à brouiller les pistes, quoique ça reste assez intéressant d'un point de vue sociologique. Oui parce que quasi toutes les femmes de ce bouquin ne travaillent pas. Desparate Housewives Syndrome.

Si certains petits malins réussiront à deviner le responsable avant the big révélation, je mets ma main dans la cheminée que personne ne trouvera le POURQUOI. C'est assez indétectable, bravo Paula. Nan si si j'insiste, t'es douée ma grande, car je suis restée collée à mon pouf pendant deux jours d'affilés tout en sursautant au moindre bruit chez moi.

Bon rythme, bons personnages, bonne ambiance moite et délétère et bonne intrigue, La Fille du Train a de quoi charmer les aficionados du genre. Pour ceux qui seraient un peu plus frileux, vous pouvez toujours attendre la sortie de l'adaptation ciné, le 26 octobre. Avec Emily Blunt et Justin Theroux, ça risque d'être pas mal du tout.