Le mois dernier, j'ai participé au Masse Critique de Babelio et j'ai été retenue pour Memento Mori ou l'effroyable don d'Anastase Odilon de Hervé de Chalendar. Je ne connaissais ni l'auteur, ni le livre mais l'idée de lire un conte fantastique m'a tentée. J'avoue que je n'aurais jamais acheté ce livre et qu'en dehors de la Masse Critique, je ne lui aurais peut-être pas accordé un coup d'œil. C'est pour moi tout l'intérêt de l'opération organisée par Babelio, découvrir des livres vers lesquels je ne serais sûrement pas allée.
J'ai donc commencé ce livre avec peu d'attente mais une certaine curiosité. Les premières lignes sont convenues mais pas inintéressantes :
" Je vais bientôt mourir. C'est curieux parce que je n'ai que quarante-trois ans et que, même si l'esprit a des accès de faiblesse, le corps me paraît en excellente forme. Ce sera donc un accident ou une maladie foudroyante. "
L'histoire
" Premières années du XXe siècle. Dans une ferme au coeur de la France, le jeune Anastase Odilon aperçoit un fantôme flottant au-dessus d'une vieille chatte, relié à elle comme une baudruche balancée par le vent. La chatte décède peu après. L'enfant vient de découvrir son effroyable don. Plus tard, dans les rues de Paris, les tranchées de la Gra,de Guerre ou les coulisses de la IIIe République, Anastase côtoiera la foule des fantômes de ceux qui vont mourir. Il découvrira aussi les ivresses de l'amour et du pouvoir. Jusqu'au jour où il fera connaissance, dans le miroir, avec sa propre baudruche... "
Anastase Odilon a 8 ans quand il se rend compte pour la première fois qu'il peut savoir qui va mourir durant l'année qui suit. Il apparait une forme spectrale au-dessus de la tête de tous les futurs morts qu'il semble le seul à voir. Ce roman retrace la vie de cet homme et de l'implication qu'a eu ce don dans cette vie. On le suit dans sa campagne à Maupéou puis sur le front lors de la Première Guerre Mondiale, et à Paris en tant que journaliste et pour finir en tant qu'instituteur de retour à Maupéou. Puis viens le jour où la forme spectrale apparait également au-dessus de sa tête, il n'a que 43 ans.
Le roman est assez court (environ 100 pages). Il se lit vite et on ne s'ennuie pas à sa lecture. C'est déjà un bon point. Par contre, ce n'est pas vraiment un conte fantastique. Les fantômes qui n'en sont pas vraiment ne sont pas inquiétant ou dérangeant. Ils sont abordés comme une différence et parfois une malédiction car ils changent le rapport d'Anastase aux autres. Ce point mériterait d'ailleurs d'être un peu plus approfondi.
Le roman en lui-même est entier, l'histoire se suffit à elle-même mais je pense qu'elle aurait mérité d' être étoffée. On aborde pas assez les conséquences de ces " fantômes " sur la vie et le psychisme d'Anastase. Les idées sont bonnes mais non abouties à mon goût.
Une des raisons pour laquelle j'ai choisies ce livre est son titre, Memento mori. C'est une expression latine qui signifie " Souviens-toi que tu vas mourir ". Elle fait aussi référence à un genre artistique qui a pour objectif de rappeler aux hommes qu'ils sont mortels. Le titre convient bien au livre et en même temps je m'attendais à quelque chose de plus exotique. Les fantômes d'Anastase sont là pour lui rappeler qu'il est mortel et que tout le monde l'est et alors qu'on souhaiterait tous de connaître notre futur, on est peut être moins impatient de savoir qu'on va mourir dans l'année qui suit, demain ou dans 11 mois.
Pour conclure
Memento mori est un livre léger et agréable, qui permet de passer un bon moment mais qu'on oublie vite. Il mériterait d'être plus approfondi.
Pour les intéressés, il y a un Masse Crtique jeunesse organisé ce mercredi à partir de 7h.
Avez-vous lu ce livre ? N'hésitez pas à me donner votre avis. Bonne lecture !
Références : CHALENDAR, Hervé de. Memento Mori ou l'effroyable don d'Anastase Odilon. Amiens : Les Soleils bleus, 2010. 108 pages. 13€50 (un peu cher)