Avec la deuxième année de licence de lettres qui débute en trombe, j’ai dû lire un grand nombre de livres assez rapidement et je vais tous les regrouper pour un bilan rapide.
(Cours: littérature du XVIIIe siècle)
Voici un roman révolutionnaire! J’adore la manière dont Diderot, des siècles avant nous, avait déjà des idées d’égalité des sexes. Ce que je trouve encore plus impressionnant, c’est le fait que ce roman présente des idées que même notre société qui se prétend moderne aurait du mal à accepter. Sur le principe que les gens (hommes et femmes) sont malheureux en amour dans notre société, Diderot va imaginer une autre société en se servant du « nouveau monde des indiens ». Une société où chacun est libre d’avoir des relations sexuelles, de se marier sans contraintes, où les enfants ne sont pas vus comme une difficulté pour les mères mais comme de la main d’œuvre pour tous.
Certes, toutes les idées ne sont pas forcément acceptables, comme celle selon laquelle les gens stériles n’ont pas le droit d’avoir des relations sexuelles mais Diderot a le bon goût d’interroger les certitudes de tous et de nous obliger à nous remettre en question.
(Cours: Mythes et littérature)
Ce recueil est composé de plusieurs nouvelles. Comme il s’agit du cours sur les sirènes et le titre évoque une sirène, je m’attendais à trouver une sirène dans le livre. Que nenni, elle se trouve dans la dernière nouvelle et quant aux autres nouvelles, on a beaucoup de descriptions (le Balzac italien!), un récit très précis sur les coutumes et les gens de l’époque et des types de personnages. On se retrouve comme en terrain connu avec une plume remarquable mais des fois des descriptions fleuves, des personnages fascinants et quand la sirène arrive enfin, j’avoue que je l’avais bien mérité. Il s’agit de la meilleure nouvelle du recueil.
(Cours: littérature du XVIIIe siècle)
J’avais déjà lu ce petit roman et je le relisais pour me rappeler des détails. Je n’avais pas particulièrement aimé ce livre et même si c’était un plaisir de le relire, je me rappelle ce qui m’avait gênée. On se retrouve à l’époque du XVIIIe siècle, avec le mythe du bon sauvage chez Rousseau et on sent que l’auteur a puisé son inspiration chez Rousseau.
On a une idéalisation de la vie naturelle, de l’amitié et amour fraternel et l’histoire est très simple, il s’agit juste de personnes qui se découvrent et qui s’amusent dans un cadre très limité. J’avoue que malgré l’écriture agréable, je ne suis pas forcément d’accord avec l’idée que rester vivre dans la nature soit la meilleure des choses (c’est sans doute mon côté parisienne qui s’exprime) et leur vie m’a semblé plus ennuyeuse qu’idyllique donc je suis restée partagée devant sa vision du bonheur.
(Cours: Mythes et littérature)
J’avais un a priori négatif sur HG Wells, je n’avais pas aimé d’autres de ses romans comme La guerre des mondes ou L’homme invisible et là, je dois dire que je me suis prise une grosse claque. Il s’agit d’un roman drôle, ironique, amusant et qui attaque bien les « familles bien pensantes ». La sirène agit dans ce roman comme un catalyseur, même si Miss Bunting essaie d’intégrer la sirène dans la bonne société de manière très anodine. Elle permet de donner une autre vision du monde, la vision de la mort comme un espoir et un salut devant cette société renfermée et « bien comme il faut ». Et HG Wells s’attaque de manière insidieuse à cette société qui essaie de minimiser les aspirations des gens et finalement, deux personnes seront ébranlées dans leur conviction par cette sirène et l’un d’eux la rejoindra dans le néant de la mer, le bon fils qui allait faire une carrière politique et se marier avec une bonne fille ne va pas supporter l’idée qu’il existe un monde meilleur, un monde où on peut avoir des rêves et des illusions. Bref, j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce petit roman grinçant auquel je ne m’attendais pas.