Ces ventes à minuit ne sont que du marketing depuis que la sortie du tome 4 en 2000 les a imposées. Cela commence à bien faire. On nous a fait le coup 2000 pour "Harry Potter et la Coupe de feu", en 2003 pour "Harry Potter et l'Ordre du phénix", en 2005 pour "Harry Potter et le Prince de sang-mêlé", en 2007 pour "Harry Potter et les Reliques de la Mort". Ce n'est pas pour cela que j'avais respecté les embargos décrétés, bien au contraire, je n'en avais pas tenu compte et publié chaque compte-rendu avant l'heure.
On se rappellera quand même que les traductions françaises des tomes 1 à 3 avaient paru en Folio Junior à prix raisonnable, "Harry Potter à l'école des sorciers", "Harry Potter et la Chambre des secrets" et "Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban" en 1999, contrairement aux épisodes suivants qui ont eu les faveurs et le prix du grand format pour leur sortie. Après le pli était pris. Et J.K. Rowling, ou son agent, ou son éditeur, n'ont pas changé de manière à la sortie de ses livres pour adulte, écrits sous le pseudonyme de Robert Galbraith. L'embargo, une drogue dure?
Soi-disant, à l'époque d'Harry Potter, qu'il fallait laisser les enfants découvrir les textes les premiers sans que les critiques ne s'en mêlent. Mais à l'époque, il y avait du suspense puisque la saga était en cours de création. Maintenant, même si un nouveau livre s'ajoute, les sept volumes sont disponibles et peuvent être lus sans attente à la suite les uns des autres. Alors pourquoi cette nouvelle sortie à minuit?
Le début du livre est à lire ici (heureusement, tous les éléments juridiques n'apparaissent pas: on pense ouvrir un livre de littérature, on se retrouve face à un contrat).
La suite, je vous en dis ce que j'en pense.
Ma première impression est qu'il faut aimer lire du théâtre, apprécier les dialogues puisqu'il n'y a que cela et accepter les indications techniques de scènes. Ma seconde est qu'il faut bien avoir l'univers de Harry Potter en tête pour suivre l'intrigue car tout est considéré comme connu.
Nous voilà de retour à Poudlard avec les enfants de Harry et Ginny Potter cette fois, James, Albus et Lily dont les prénoms sont, je suppose, autant d'hommages à des morts (les parents de Harry, 37 ans désormais, et Dumbledore). Sur le quai 9 3/4 de la gare, ils rencontrent Ron (Granger) et Hermione (Weasley) et leur fille Rose. A bord du Poudlard Express, les futurs écoliers vont rencontrer d'autres personnes plus ou moins sympathiques, dont Scorpius Malefoy (oui, le fils de Drago) accompagné d'une rumeur insistante à propos de sa naissance. Il y a déjà du Voldemort dans l'air. Et la mémoire de Cédric Diggory.
On se retrouve en territoire connu: arrivée à l'école, le choixpeau et ses choix parfois surprenants, les personnages du passé (il faut vraiment avoir lu les épisodes précédents pour s'en sortir). Par contre, on découvre les réactions de leurs enfants, dont l'opposition d'Albus à son père Harry. Potions et autres magies sont de sortie bien entendu. Ainsi que les Retourneurs de temps.
Evidemment, c'est agréable de retrouver ces personnages avec qui on a déjà passé tant d'heures de lecture, le géant Hagrid, les différents professeurs, les envoyés de Voldemort, la tante Pétunia ou les Moldus. Par contre, la lecture d'une pièce de théâtre est moins passionnante que celle d'un roman. Même en cas de suspense. Explorant toujours la lutte contre les forces du mal et les étendues des ténèbres, le livre revient sur la question du passé de Harry, un héritage qu'il aurait peu-être transmis au second de ses fils. Bon, j'ai déjà lu la moitié de "Harry Potter et l'enfant maudit", je lirai la suite demain. Je dois maintenant aller en librairie attendre les douze coups de minuit.
Toute la saga Harry Potter est publiée par Gallimard.