Chronosquad (T1/4) Lune de Miel à l’âge de Bronze

Chronique « Chronosquad, tome 1 »

Scénario de Giorgio Albertini, dessin de Gregory Panaccione,

Public conseillé : Adultes et adolescents,

Style : SF/polar,
Paru aux éditions Delcourt, le 5 octobre 2016, 240 pages couleurs, 25.50 euros,
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L’Histoire

Bloch Telenius est sorti de son cauchemar par son mobile. C’est le professeur Korais qui lui annonce la grande nouvelle. Il intègre immédiatement la mythique Chronosquad. Heureux comme un gosse et un peu angoissé, il se prépare vite fait et file au Chronoport, d’où partent tous les “vols touristiques de voyage à travers le temps”.
Sur place, il est brièvement briefé. Faisant équipe avec le gros musclé Mümin Beyloy et la belle ??; il doit retrouver deux ados qui ont fugués en Egypte antique, dont la fille du Président de la Banque Centrale !
Spécialiste du moyen-âge, il n’a pas vraiment le temps de travailler son sujet et se retrouve, ni une ni deux, avec ses coéquipiers en pleine enquête sur le terrain…

Ce que j’en pense

Un nouvel album de Gregory Panacione ? Chouette je me jette dessus. Tiens, pour une fois, Gregory sort de sa “zone de confort”, en travaillant sur une bande dessinée Non-Muette. Cet auteur, qui m’avait enchanté sur “Un océan d’amour” (Lupano au scénario) et fait bien rigolé sur “Match” évolue, en s’attaquant à un album trans-genre avec son camarade d’atelier Giorgio Albertini.
Ce dernier, archéologue spécialisé en histoire médiévale et illustrateur historique, a écrit sa première BD sous l’impulsion de Gregory. Le style choisi ? Euh, on va dire SF, puisqu’il s’agit d’une aventure spatio-temporelle… Mais au lieu de se servir de cette bizarrerie scénaristique, Giorgio Albertini a l’air de s’en moquer totalement.
Dans son histoire, les voyages touristiques dans le temps sont légion et plus personne ne s’en émeut. Non, par contre, quand un de ces touristes disparaît, c’est la fameuse section des Chronosquad, un groupe d’intervention spéciale qui s’active pour y remédier !

Dans la famille Chronosquad, je voudrais le neveux niaiseux

C’est presque comme ça que Giorgio aurait pu définir Bloch, son anti-héros, un espèce de grand benêt, qui débute dans sa nouvelle activité d’enquêteur, avec le physique du joueur de « Match » (le pooovre…)
Partant sur un mode très humoristique, Giorgio plonge son petit gars dans un polar historique, où il prend une nouvelle dimension et sort de son rôle d’abruti notoire. L’histoire prend alors de la densité, avec de vraies scènes de reconstitutions historiques travaillées.
Mais où donc va-t-il nous emmener ? Mystère et boules de gommes !

Au dessin, bien sur, on reconnaît immédiatement le style graphique de Gregory Panacione. Son trait nerveux, expressif et caricatural, son sens du découpage, sa couleur présente et riche, il n’y a aucun doute.
Ce qui est étonnant, par contre, c’est ce choix de graphisme pour une série SF plutôt sérieuse. Le décalage est immédiat et peut choquer. Mais Gregory sait y faire. Il trouve toujours un moyen (souvent visuel et sans parole) d’injecter un peu de comédie dans les situations.

Étonnamment, ce qui m’a le plus intéressé dans « Chronosquad”, ce n’est pas son humour (de dialogue et de situation), ni même le principe du voyage dans le temps, mais les scènes historiques travaillées avec véracité. Scènes du quotidien de l’Egypte antique, scènes dramatiques du vol d’esclaves, Là, ou je ne les attendaient pas, Gregory et Giorgio ont su me captiver.

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