Holt, Colorado. Addie frappe à la porte de son voisin Louis pour lui demander s’il accepterait de venir dormir avec elle certains soirs. Pas pour le sexe, simplement pour discuter, pour « passer le cap des nuits ». Elle s’adresse à lui car elle pense que c’est un homme bien. Tous deux sont veufs, septuagénaires et conscients que la solitude est un poids difficile à supporter. Après une infime hésitation, Louis accepte. Mais il sait qu’en ville les ragots vont enfler, que derrière les fenêtres les mauvaises langues vont les juger. Et qu’il va aussi être difficile de faire avaler la pilule à leurs enfants respectifs.
L’histoire d’une rencontre, de deux êtres qui s’apprivoisent, se confient, se trouvent des affinités et aspirent une dernière fois au bonheur. Deux êtres voulant faire fi des convenances et vivre pleinement une relation épanouissante. Louis et Addie ont chacun eu leur lots de drames, de déceptions et d’échecs. Elle a perdu sa fille renversée par une voiture, il a brisé son ménage en partant vivre avec une autre femme avant de revenir vers son épouse. Ils ont souffert ou ont fait souffrir, ils estiment avoir le droit de connaitre un ultime frisson, main dans la main.
Ça pourrait être mièvre, ça pourrait être une avalanche de bons sentiments sucrés au point de vous donner la nausée. C’est tout sauf ça. Kent Haruf signe un texte sobre, épuré, déchirant. Avec bienveillance et tendresse, il amène ses deux personnages à tourner le dos au passé pour regarder droit devant, vers un avenir qui, sans être radieux, a le mérite de laisser entrevoir de doux et beaux moments. Pour autant, il ne tombe pas dans l’angélisme et la tournure pleine d’amertume et de tristesse prise dans les dernières pages vient le souligner tout en subtilité. Les histoires d’amour finissent toujours, bien ou mal, une évidence qu’il est bon de rappeler, surtout avec autant de finesse et de grâce.
Je découvre ici la plume d’un auteur qui me touche en plein cœur. Un auteur décédé en 2014, peu de temps avant la parution de ce roman aux États-Unis. Il me reste à découvrir ses autres livres, en commençant par « Le chant des plaines », que beaucoup considèrent comme son chef d’œuvre.
Nos âmes la nuit de Kent Haruf. Robert Laffont, 2016. 170 pages. 18,00 euros.
Les avis de Keisha, Electra et Zazy.
L’histoire d’une rencontre, de deux êtres qui s’apprivoisent, se confient, se trouvent des affinités et aspirent une dernière fois au bonheur. Deux êtres voulant faire fi des convenances et vivre pleinement une relation épanouissante. Louis et Addie ont chacun eu leur lots de drames, de déceptions et d’échecs. Elle a perdu sa fille renversée par une voiture, il a brisé son ménage en partant vivre avec une autre femme avant de revenir vers son épouse. Ils ont souffert ou ont fait souffrir, ils estiment avoir le droit de connaitre un ultime frisson, main dans la main.
Ça pourrait être mièvre, ça pourrait être une avalanche de bons sentiments sucrés au point de vous donner la nausée. C’est tout sauf ça. Kent Haruf signe un texte sobre, épuré, déchirant. Avec bienveillance et tendresse, il amène ses deux personnages à tourner le dos au passé pour regarder droit devant, vers un avenir qui, sans être radieux, a le mérite de laisser entrevoir de doux et beaux moments. Pour autant, il ne tombe pas dans l’angélisme et la tournure pleine d’amertume et de tristesse prise dans les dernières pages vient le souligner tout en subtilité. Les histoires d’amour finissent toujours, bien ou mal, une évidence qu’il est bon de rappeler, surtout avec autant de finesse et de grâce.
Je découvre ici la plume d’un auteur qui me touche en plein cœur. Un auteur décédé en 2014, peu de temps avant la parution de ce roman aux États-Unis. Il me reste à découvrir ses autres livres, en commençant par « Le chant des plaines », que beaucoup considèrent comme son chef d’œuvre.
Nos âmes la nuit de Kent Haruf. Robert Laffont, 2016. 170 pages. 18,00 euros.
Les avis de Keisha, Electra et Zazy.