Résumé :
Après une rupture douloureuse avec son mari, et la mort de son frère jumeau, Greta Wells suit un traitement par électrochocs contre la dépression. Mais de surprenants effets secondaires se font rapidement sentir : la New-Yorkaise est régulièrement transportée dans le passé, entre 1918 et 1941. Alors que sa vie semble dénuée de sens, Greta peut soudain changer le destin du XXe siècle. Modifier le cours des choses devient son objectif, mais y parviendra-t-elle vraiment ?
Mon avis
La première fois que j’ai vu ce livre en librairie, j’ai de suite été attirée par la couverture avec les trois portants ayant chacun une tenue d’époques différentes. Je ne connaissais pas l’auteur mais la quatrième de couverture m’a donné envie de lire ce roman. J’ai d’ailleurs été agréablement surprise par cette histoire !
C’est en 1985 que nous faisons la connaissance de Greta Wells, une jeune trentenaire. Suite au décès de son frère jumeau Félix, qui était séropositif et sa rupture avec Nathan, dont la relation a duré dix ans, Greta sombre dans une profonde dépression. Après plusieurs traitements qui se sont révélés inefficaces face à son mal être, la jeune femme accepte en dernier recours, de procéder à des séances de convulsivothérapie ou plus communément appelée électrochocs. Bien que le médecin l’ait mis en garde quant à d’éventuels effets secondaires, Greta était loin de se douter que ces séances la transporteraient tour à tour dans le corps de deux versions différentes d’elle-même, l’une en 1918 et l’autre en 1945. Que ce soit dans une époque où Félix est toujours vivant ou bien dans celle où elle est mariée à Nathan et mère de famille, Greta devra faire un choix à la fin de son traitement et qui pourrait bien changer sa vie !
J’ai été totalement transportée par l’intrigue qui se révèle très prenante. Le sujet traité par l’auteur n’est pas, à proprement parlé, inédit dans la littérature mais, il a ici été développé de manière intelligente et assez originale. Il s’agit davantage d’un voyage de l’âme et de l’esprit que celui de l’enveloppe corporel, ce qui apporte un certain coté philosophique à l’ensemble. De plus, l’auteur nous offre un aperçu de la société d’un New York à différentes époques : de la Première Guerre mondiale à la Deuxième Guerre mondiale, en passant par les années 80. J’ai vraiment apprécié d’avoir ces quelques notions historiques et leurs répercussions sur l’existence de chaque personnage J’ai d’ailleurs trouvé intéressant, la manière dont l’auteur démontre l’influence de notre environnement sur nos choix de vie. Si nous étions nés à une époque différente, aurions-nous agi différemment? Notre personnalité est-elle conditionnée par la société dans laquelle nous évoluons? Tant de questions qui vont faire réfléchir Greta sur le genre d’existence qu’elle veut mener à la fin de son traitement.
Outre le voyage dans le temps, l’auteur aborde des thèmes important et qui, me semble-t-il, sont toujours d’actualité, à savoir la condition de la femme dans la société, la guerre et et ce qu’elle engendre et l’homosexualité. Que l’on soit en 1918, en 1945, en 1985 ou encore à notre époque, ces sujets continuent de nous faire écho et de créer la polémique, même si certaines choses ont évolué avec le temps.
Greta est un personnage attachant, qui m’a vraiment émue. Sa souffrance est palpable mais elle essaye tant bien que mal de se remettre sur pied après les coups durs qu’elle a subi. J’ai bien aimé son évolution au fil des chapitres et en particulier son développement personnel. Les autres personnages qui gravitent autour d’elle sont tout aussi intéressants, en particulier sa tante Ruth, une extravagante dame qui m’a beaucoup amusée qu’importe sa version. Par contre, j’aurai aimé avoir les points de vue des deux autres Greta lorsqu’elles se retrouvaient elles-mêmes dans une époque qui n’était pas la leur.
En bref, les vies parallèles de Greta Wells est un roman touchant, tout en douceur et riche en émotions. Andrew Sean Greer a un style simple mais une plume fluide et captivante. Il nous présente un livre qui prête à réflexion sur notre propre existence et il serait, ainsi, bon de vous demander ceci : quand vous étiez petits, c’est cet homme ou cette femme que vous rêviez de devenir ?