Auteur : Gilles Milo-Vacéri Editeur : Edition du 38 paru le : 15 Octobre 2016 459 pages numérique Thème : Thriller/Romance ******* Résumé : « Qui est le tueur en série qui se cache dans la forêt de Rambouillet ?L’amour, que l’on dit plus fort que tout, peut-il survivre ou vaincre la mort ? Au commencement, une belle histoire d’amour. Grégoire, écrivain modeste, abandonne tout et quitte sa Provence pour les Yvelines, afin de rejoindre Aurore, auteur de romances, dont il est tombé fou amoureux. Elle va quitter son compagnon pour construire leur couple et vivre leur amour librement. Mais contre toute attente, Aurore disparaît brutalement après un simple et banal e-mail de rupture. Désespéré et au bord du suicide, Grégoire relève la tête quand il réalise que son dernier message est certainement un faux. Pire, il apprend qu’un tueur en série sévit en forêt de Rambouillet. Fou de colère, il est certain que la femme de sa vie a été assassinée par ce psychopathe. Et il sait qui se cache derrière le monstre… Alors la traque commence. Miné par le chagrin, Greg ira au bout de l’enfer s’il le faut. Quelqu’un va devoir payer pour lui avoir volé le seul grand bonheur qu’il ait jamais connu.» |
20/20
Je remercie Gilles Milo-Vacéri, ainsi que les éditions du 38 et Anita Berchenko l'éditrice pour cette lecture. Je fais partie des blogueuses qui ont été choisies pour suivre l'avant sortie de cette combinaison thriller/romance. J'en suis fière car j'aime découvrir l'auteur dans divers thèmes. J'adore l'auteur, mais attention je reste honnête, la preuve certains de ces écrits n'ont pas eu forcément de très bonnes notes. Mais comme indiqué juste au-dessus j'ai beaucoup aimé ce récit.
J'aurai dû écrire cet avis pour le 09 octobre, malheureusement les circonstances familiales m'ont perturbé. Je ressors d'un événement douloureux et j'avoue que ce livre m'a fait du bien. C'est étrange qu'un livre pareil fasse du bien mais les explications vont venir.
Tout d'abord la couverture. Elle est attirante et décrit bien ce qui se passe. Le côté femme blonde poursuivi par un tueur qui fonce vers la lumière. Mais également l'autre partie du récit où une jeune femme tente de s'en sortir, d'atteindre cette lumière qui lui sera bénéfique. Le contraste me plaît beaucoup. Le sombre mêlé de la clarté, les deux faces d'une vie.
« Car l’aurore, c’est l’aube de demain, une renaissance à venir, une nouvelle espérance de lumière pour dissiper la nuit dans laquelle tu pensais pouvoir t’éloigner. »
Nous débutons par le meurtre d'une cinquième femme effectué par la bête de Rambouillet. Ce tueur en série qui aime les femmes jeunes, blondes, avec un physique particulier afin d'effectuer une rituel parfait. Ce qui n'est pas le cas, vu que cela fait déjà cinq fois qu'il tente le coup et cela ne lui convient toujours pas. enfin cela ne convient pas à son alter égo en quelque sorte.
Puis nous faisons connaissance avec Grégoire, un auteur qui tente de percer sans vouloir non plus la gloire. Tant qu'il arrive à vivre de ce qu'il écrit, cela lui convient parfaitement. La rencontre avec Aurore va lui montrer que le cœur n'est pas qu'un simple organe qui sert à faire fonctionner le corps. Leur relation va évoluer très vite jusqu'à la grande décision de tout quitter pour LA rejoindre sur Paris. Un avenir qui semble radieux, un amour sincère des deux côtés, mais lorsque le mail arrive un soir où elle devait le rejoindre, le monde de Grégoire va s’effondrer en un clin d’œil.
« Le bonheur des autres vous détruit à coup sûr quand vous avez perdu le vôtre. »
Enfin nous découvrons les capitaines Desprées et Wermer qui vont devoir mettre tout en œuvre pour arrêter ce tueur. Ces personnages sont très importants de par leur fonction mais aussi leur implication. Je l'ai ai beaucoup apprécié et préfère les laisser se faire découvrir, plutôt que de donner mon ressenti sur eux.
Le livre est entrecoupé des passages du tueur, de ce qu'il pense, fait, voit. Puis nous avons Grégoire et ses déboires amoureux. Et enfin l'affaire vu par les capitaines Desprées et Wermer qui travaillent comme des dingues pour arrêter ce massacre. Ce n'est pas forcément dans cet ordre, mais nous pouvons les suivre tous d'une manière ou d'une autre.
Concernant le tueur, l'évidence était trop grosse pour que je me fasse prendre à ce jeu. Par contre impossible de savoir qui il est réellement avant la fin. Il aime ce qu'il fait, mais il semble subir ce qu'il fait. Une folie permanente qui le maintient dans un état particulier.
Ce livre est un tout. La romance est entremêlée de suspense. Grégoire broie du noir. Il sent que ce mail ne veut rien dire. Ce n'est pas Aurore, ce n'est pas possible ! Pour lui il doit la voir en face et il saura. son regard est bien trop expressif pour mentir. Les mots, les écrits sont de véritables mensonges, pas le face-à-face. Il va la rechercher jusqu'à ne plus en dormir. Manger devient juste un mot dans le dictionnaire. Sans ses amis il serait capable du pire. Sa souffrance a fait écho avec celle que j'ai en ce moment. Perdre une personne qui vous est chère est une douleur insoutenable. Nous ne pouvons que nous demander comment faire pour avancer, pour continuer. Un univers entier disparaît. Ce manque, ces envies, ce désespoir est fort. Il ne m'a pas laissé indifférente. J'ai eu l'impression d'avoir mon double face à moi, qu'il pouvait comprendre ce que je ressens.
« Ses collègues lui demandaient régulièrement où il allait chercher toutes ses idées, comment il pouvait écrire autant de textes et surtout, ce qu’il faisait pour réussir à préserver un semblant de vie. Il éludait les questions et restait toujours évasif, tant sur ses naufrages sentimentaux que sur le vide social et relationnel qu’il avait volontairement choisi d’entretenir.
Qui aurait pu comprendre qu’en écrivant des pans de sa vie, en les jetant en pâture aux lecteurs, il libérait ses fantômes pour exorciser un passé trop lourd à porter ainsi que des blessures béantes qui ne se fermeraient jamais ? »
Et d'un coup sans rien demander, nous avons une partie du passé de Grégoire et c'est du lourd ! Impossible d'en dire plus sans dévoiler quelque chose de très important. C'est un petit cachottier.
Le côté thriller est soutenu. Suivre l'affaire du tueur en série par les deux, voire les trois bouts. L'affaire ne se termine pas en un coup de cuillère à pot. Les militaires, la gendarmerie, la police, bref toutes les bonnes volontés et dispositions sont mises à contribution pour tenter de l'arrêter avant un sixième corps. Malheureusement, autant le dire de suite, les cadavres pleuvent et aucun indice à l'horizon. Le capitaine Werner Sandrine en devient presque folle. La fatigue ressenti par Desprées Marc nous épuise également. Les nerfs sont mis à rude épreuve et l'espérance qu'une erreur soit fait lors d'un prochain assassinat devient glauque.
Comment tout ce petit monde se retrouve sur le même chemin ? Il n'y a pas de mystères, il n'y a que Gilles qui est capable de le faire sans que cela tombe comme un cheveu dans la soupe. C'est plausible et cela fait peur. Enfin surtout le côté de la "Bête".
Les personnages sont crédibles tout comme les situations. Le travail effectué dessus est impressionnant. Savoir en plus qu'il y a une part de vérité, une part de la vraie vie de l'auteur dans tout cela l'est encore plus. Je ne me suis pas amusée à chercher durant la lecture. Certains passages ont fait tilt dans mon esprit, me disant que ça c'était lui. Mais je me vais me taire à ce sujet.
Au niveau de l'écriture j'ai retrouvé sa plume, mais également un peu plus que cela. Lors des techniques utilisées en arts-martiaux, les termes sont bien présents, tout comme le jargon policier. De la recherche, c'est ce que l'auteur nous offre à chaque fois et j'aime son implication.
« Ils s’arrêtèrent devant la camionnette de l’IRCGN7 où elle demanda une paire de gants. Le technicien la lui tendit sans un mot et poursuivit l’étiquetage de ses prélèvements, visiblement très concentré. Sandrine l’interpella.
— Excusez-moi, c’est vous le responsable ?
Il la fixa, le regard neutre.
— Affirmatif.
— Je veux la toxico et tous les résultats dans les 48 heures.
Le Gendarme grimaça.
— C’est délicat… Heu… Vous êtes ?
— Capitaine Wermer, de la Crim. Vous avez deux jours, pas une heure de plus. »
En conclusion, je ne peux que vous le recommander pour plusieurs raisons. Le stress permanent de savoir où est Aurore, qui est le tueur, pourquoi toutes ces femmes. L'angoisse de se dire qu'ils vont le trouver avant une autre victime. Jusqu'au bout l'auteur laisse des éléments en suspend et la fin est... il faut lire pour le comprendre. Les événements qui s'enchaînent à la vitesse grand V. N'étant pas une grande romantique, j'ai été touché par ce côté pourtant. Probablement à cause de la manière dont elle est amenée. Cet amour semble parfait, ce qui donne vraiment envie. Dommage que ce ne soit pas le cas à chaque fois.
De l'ombre à la lumière il n'y a qu'un pas, il suffit de savoir dans quelle direction il faut aller.