La saison III de Gotham (Mad City, comme le veut désormais le sous-titre original) s'ouvre sur les conséquences directes des événements de la disparition dans la nature des anciens patients/cobayes du docteur Hugo Strange. Les expériences de celui-ci ont abouti à plusieurs résurrections, d'individus revenus à la vie avec des super-pouvoirs (comme Fish Mooney, encore que les utiliser lui occasionne une baisse rapide de vitalité, et une mort inéluctable, à moins de découvrir une parade) ou à la créations de clones dégénérés, comme ce jeune Bruce Wayne qu'on voit sortir d'une fourgonnette en fin de saison II, avec les cheveux longs et l'air hagard. On va vite le retrouver, perdu et sans idées de sa véritable identité, à la recherche de son double véritable, qui va avoir la surprise de sa vie en se trouvant face à face avec lui même. Un Bruce qui s'affirme de plus en plus, au point de tenter un formidable coup de bluff pour démasquer les taupes qui se cachent au sein du conseil d'administration des Entreprises Wayne, sur les conseils du toujours fidèle Alfred. Sauf que ce genre de coup de pied dans la fourmilière n'est pas du goût des Hiboux, cette secte de riches manipulateurs qui forgent l'identité de Gotham depuis des siècles, et que Snyder et Capullo ont mis en avant à l'occasion des New 52 chez Dc Comics. La version télévisuelle est donc déjà abordée, et finalement rapidement mise de coté, avec un premier face à face avec le rejeton de l'empire Wayne, qui ne fait pas encore le poids pour s'opposer efficacement à ces rois du complot. Le Pingouin est toujours de la partie, et s'appuie sur l'opinion publique et la peur de cette dernière devant les évadés de Indian Hill de la seconde saison. Son obsession pour Fish Mooney est toujours aussi forte, d'autant plus qu'il ne parvient pas à comprendre et accepter pourquoi cette dernière ne l'a pas achevé, quand elle en a eu l'opportunité. Parmi les individus dotés de dons étranges, soulignons la présence de Man-Bat, ici représenté d'une manière assez ridicule, une sorte de criminel chauve souris pas si dangereux que ça, puisque même le commissaire Gordon peut lui tenir tête. Un Jim Gordon toujours aussi monolithique et irritant, mâchoire crispée, et momentanément bouté hors de la police, dans une fonction de chasseur de primes assez peu logique et crédible avec le personnage. Il est redevenu célibataire, mais pas pour longtemps...
C'est en effet la journaliste Valerie Vale qui va avoir le privilège de passer à la casserole du commissaire (ancien commissaire) à partir du second épisode. Un peu d'intrigues sentimentales, c'est toujours ça de pris, pour maintenir l'attention. Lee est revenue en ville, mais elle a déjà trouvé un compagnon de remplacement, issu d'une famille qui va vous surprendre. Et outre cela, de jolies créatures, ça ne se refuse pas. Comme par exemple la nouvelle Poison Ivy. Les scénaristes ont mis au point un subterfuge assez grossier pour faire vieillir d'un coup la très jeune Pamela, qui devient à l'occasion une sublime plante aux formes généreuses, laissant derrière elle très rapidement sa première victime.... En fait cette saison 3 a tendance à partir dans toutes les directions, trop vite, et multiplie les nouvelles pistes, balisant ainsi les sentiers qui vont se croiser pour les mois à venir. Gotham a beaucoup de potentiel, mais a tendance à le gâcher quelque peu, avec une esthétique grand guignol qui oscille entre envie de faire du pseudo steampunk, et sombrer par endroits dans le gore, le vrai. Sauf que les moyens ne sont pas toujours là, les effets spéciaux un peu cheap, et les tics narratifs et visuels restent omniprésents. Le problème de fond selon moi, c'est la manière absolument invraisemblable dont sont représentés les jeux de pouvoir, la course au maire, la gestion des forces de police, même pour une cité aussi corrompue que Gotham. Un soupçon de réalisme en plus aurait apporté encore davantage de pathos au drame de Gotham, qui du coup en devient une parodie, portée par certains acteurs chouchous du public (le Pingouin, le Riddler, Harvey le flic malin et meilleur pote de Jim Gordon...). La new entry de la rentrée étant constitué de Jervis Tetch, alias le Chapelier Fou, pour le moment magicien et maître de l'hypnose, et qui vient s'ajouter à la galerie de timbrés qui laissent des cadavres derrière eux. Je suis curieux aussi de voir ce qui va se produire avec la "croissance" du jeune Bruce Wayne, car en attendant, nombre de ses futurs ennemis sont déjà dans la place, et semble avoir au moins une grosse dizaine d'années d'avance sur son âge. Le genre de série qu'il faut regarder avec le sense of wonder bien en fonction, et sans chercher à pinailler et vérifier dans les coins. Avec l'assurance d'avoir cette saison encore une série mélodramatique qui ne va pas épargner ses coups de théâtre réguliers.
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