Chronique « Nestor Burma contre C.Q.F.D. »,
Scénario et dessin de Emmanuel Moynot d’après le roman éponyme de Léo Malet,
Public conseillé : Adultes et ado (à partir de 16 ans),
Style : Polar
Paru aux éditions Casterman, le 12 octobre 2016, 72 pages couleurs, 15 euros,
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L’Histoire
Café du pingouin, Vanves, Mars 1942. Nestor Burma vient de traverser tout paris pour acheter du “Gris” à fumer. Pas pressé, il remonte à pied jusqu’à Balard. Juste avant qu’une alerte de bombardement ne se déclare, une jeune femme rousse sort précipitamment d’un immeuble. Piqué par la curiosité, Nestor la suit dans l’abris et continue sa “filature” dans le métro. Mais la belle qui a vu son petit manège, réussit à le semer.
Vexé, Nestor s’en retourne à contresens. Dans l’immeuble d’où sortait la jeune femme, il tombe sur l’inspecteur Faroux, qui observe une scène de crime. Un nommé Briancourt, comédien est allongé là avec 2 balles dans le buffet, tirés à bout portant…
Ce que j’en pense
Dixième titre de la série Nestor Buma, Emmanuel Moynot continue passionnément l’adaptation de l’oeuvre de Léo Malet. Digne successeur de Tardi (qui lui avait les clefs du camion en 2005 avec la nuit de Saint-Germain-des-Près) ce nouvel épisode est un grand cru !
Ceux qui aiment le côté noir et un peu déprimant de l’oeuvre de Malet vont être servis. Une fois de plus, notre détective charmeur et cynique va tomber dans les pires ennuis. Entre la jolie rousse qu’il suit sans succès, le machabé inconnu que le commissaire tente de lui attribuer, les délateurs et autre sales bêtes qui fraternisent avec l’occupant et la vieille histoire de braquage, tout se mélange et se complique à l’envie.
Tiraillé par ses hormones, Nestor Burma plonge dans les emmerdes et se démène comme un beau diable pour tout démêler à la fin. Ce qui ne sera pas pour autant une Happy End. Sur son passage, les cadavres et les amours ne pèsent pas très lourds.
Amateur des romans initiaux, j’ai retrouvé dans cet épisode tout le charme de Léo vénéneux de Malet. Cynique, littéraire (on entend beaucoup penser le détective), verbe haut et mauvais esprit, tout est là pour mon plus grand plaisir.
Au dessin, bien entendu, Moynot fait le job. Son dessin classique et un poil tremblant suit comme son ombre le détective au chapeau mou. Ajoutez à cela un dessin hyper lisible, et vous aurez votre petit régal annuel.