360 pages
Éditions Hugo roman (2016)
Collection thriller
Même s'il ne monte plus sur le ring, l'ex-champion de boxe Harry Kvist se sert toujours de ses poings.Extrait :
Pour gagner sa vie, d'abord, grâce à sa petite officine de recouvrement de créances.
Et pour survivre, tout simplement. Survivre dans le Stockholm des années 1930, où la Grande Dépression est aussi rigoureuse que l'hiver. Tout juste trouve-t-il quelque réconfort dans le sexe, avec des femmes ou des hommes de passage.
Lorsqu'il est accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, Kvist va devoir naviguer entre les bas-fonds et les beaux quartiers, les bars clandestins et les bordels, pour retrouver la seule personne qui puisse l'aider à prouver son innocence.
« Je jette un œil à ma montre. Sept heures vingt, déjà. j’attends sous la pluie, devant l’immeuble de Zetterberg, là où les boulevards coupent les ruelles sombres. Ici, dans la quartier de l’église Sainte Clara, la nuit est laissée au règne des agents de change, des petits délinquants, des maquereaux et des putains. Entre les hôtels, les officines de paris et les bars clandestins, le voyous attirent les provinciaux endimanchés et bien peignés, tout juste arrivés dans la capitale par la gare centrale. Au bout d’une heure, il n’y a plus qu’à les ramasser, plumés comme des oies. »
Mon avis :
Harry Kvist est un ancien boxeur qui vit dans la ville décrépie de Stockholm dans les années 1930. La cité regorge de prostituées, de vagabonds, mais aussi de personnes pauvres, démunies et vulnérables suite à la crise économique. Kvist survit en étant collecteur de dettes la nuit et passe ses journées à boire. Un soir, il rend visite à un débiteur nommé Zetterberg afin de l’intimider. Le lendemain, l’homme est retrouvé mort. Kvist est immédiatement suspecté étant la dernière personne vue près de son appartement. Déterminé à éviter un nouveau passage en prison qui lui laisse de mauvais souvenir, Kvist se met en quête d’indices pour prouver son innocence et retrouver la seule personne, une jeune prostituée nommée Sonja, l’ayant aperçu hors de la scène du crime. Corps-à-corps est le premier volet de la trilogie Métropol, une série policière originale et sombre. Mais c’est avant tout son personnage rude, ombrageux, qui mène une vie de solitaire qui marque et donne vie à l’intrigue. Kvist reste, tout au long du récit, un personnage assez énigmatique dont on ne parvient pas à prévoir le comportement qu’il aura : parfois, il agit comme une brute de sang-froid et sans âme, parfois il tremble, rattrapé par ses vieilles addictions qui l’empêchent d’agir. Kvist laisse beaucoup parler ses poings, il parcourt inlassablement les bas quartiers guidé par une seule obsession : apprendre la vérité. Il ne reculera devant rien pour savoir exactement ce qui est arrivé et qui est responsable. Ce qui m’intrigue dans ce personnage est, malgré sa personnalité et sa carrure, la façon dont il est autant séduit par les hommes que les femmes, et se laisse séduire facilement. On ne s’attend pas vraiment à ce genre de chose avec un tel protagoniste, aussi bourru, aussi brutal. Dans l'ensemble, j'ai apprécié l'écriture de Martin Holmen qui nous embarque dans une ambiance plutôt désuète. Le choix de la période historique et de l'emplacement ajoutent une certaine profondeur supplémentaire au récit. Un livre à découvrir.
★★★☆☆