Les Ferrailleurs 2. Le Faubourg, d’Edward Carey (2016)

Parfois, l'appréciation que l'on a d'un livre dépend d'une autre lecture faite en parallèle et qui vient brouiller notre système sensoriel. Typiquement, c'est le cas si vous avez, comme moi, la bonne idée de lire en même temps le tome 2 de Miss Peregrine : Hollow City et le tome 2 des Ferrailleurs : Le Faubourg.

J'ai trouvé ce dernier nettement supérieur et voici donc pourquoi...

Les Ferrailleurs 2. Le Faubourg, d’Edward Carey (2016)Vous souvenez-vous du tome 1 : Le Château, et de l'incroyable famille Ferrayor ? À la fin de sa première aventure, Clod en ressort... un rien changé. C'est dans le faubourg de Fetidborough, à la périphérie de Londres, que nous le retrouvons.

Les Ferrailleurs 2. Le Faubourg, d’Edward Carey (2016)Clod Ferrayor et Lucy Pennant ont semé une jolie pagaille au Château, mais le danger n'est pas écarté. Séparés, ils tentent de se retrouver dans de ce monde où tout semble dérailler : les humains deviennent objets, les objets deviennent humains, personne n'est à l'abri ! Clod tombe entre les mains du Tailleur, mystérieux personnage que tous les habitants du faubourg craignent, alors que Lucy se lie d'amitié avec Benordur, tas d'immondices humain. Arriveront-ils à s'échapper avant que la famille de Clod les retrouve et... les fasse payer ? À moins que la plus grande menace soit le Mur de la Décharge qui commence à s'écrouler...

Une suite épatante, totalement à la hauteur du premier tome. Construit de la même manière (récits enchâssés des personnages entrecoupés de très beaux portraits de l'auteur), on y retrouve :

  • la richesse linguistique,
  • les situations proches de l'absurde,
  • et les personnages abracadabrants.

On commence à réaliser l'étendue de cet univers fantasque, grâce à la découverte des environs du Château - que l'on n'avait pas beaucoup quitté dans le premier livre. Absolument génial et original, jusque dans les tous petits détails, notamment... les noms (une petite voix me souffle que Lupiot vous a déjà dit à quel point ils peuvent être importants). Qu'ils soient de personnages ou de lieux, ils sont révélateurs de manière totalement assumée : " Fetidborough ", ça sent la rose d'après vous ? Est-ce que " Benordur " vous semble être un petit bébé tout choupinou ?

Les Ferrailleurs 2. Le Faubourg, d’Edward Carey (2016)

Mais ce n'est pas tout : alors que l'on se dit que tout peut arriver, TOUT, effectivement, arrive :

  • scènes émouvantes, parfois cruelles (toujours teintées d'un humour admirablement sarcastique),
  • situations haletantes où l'on se demande véritablement si les héros survivront...
  • Et, coup de maître, on assiste également à des changements de noms en cours de route. Ouaip. C'est à la fois génial et perturbant : changer de caractère, d'apparence ou de situation est, dans ce monde, associé à son appellation.

Côté négatif ? Avec cette histoire de noms, on finirait presque par s'y perdre et il faut parfois, au fil de la lecture, revenir un peu en arrière pour s'assurer de bien comprendre. Dans la même veine, il semble difficile de se souvenir de tous les personnages : certains, bien que très attachants, disparaissent très vite et son remplacés par d'autres. C'est le rythme du récit qui le veut, mais on pourrait trouver cela frustrant.

J'ai été subjuguée par cet univers, ces personnages uniques et si bien décrits, bref, par ce tome qui s'achève, une fois de plus, dans l'étonnement et l'impatience de la suite.

Bonne lecture,

Bloup Les Ferrailleurs 2. Le Faubourg, d’Edward Carey (2016)

C'est par ici pour la chronique du tome 1 des Ferrailleurs
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