Je ne sais pas vous, mais quand j’écris, j’ai besoin de musique. Certaines scènes me demandent une concentration extrême et donc le silence le plus total. Pour d’autres… je n’ai besoin que de m’abandonner, lâcher prise, pour laisser parler mon cœur et éveiller des émotions chez le lecteur. En cela, j’aime écouter des musiques qui provoquent en moi des émotions, afin d’insuffler à mon texte cette même beauté qui me traverse en l’écoutant.
Dans une des scènes de « Ma boule de Neige », c’est ce qui s’est passé. J’écoutais et pensais à une musique précise. Cette musique, c’était celle-ci : You belong to me, de Vonda Shepard. Si j’avais compté le nombre de fois où je l’ai écouté durant l’écriture de mon roman, j’aurais vite perdu le fil ! On doit bien avoisiner les 600 écoutes, au moins !
Alors oui, on peut dire que c’est LA chanson d’inspiration de mon roman. Tout ce qu’elle éveillait en moi, je le retranscrivais à travers mes personnages, leurs sentiments, leurs angoisses, leurs larmes, leurs sourires…
♥
« — J’ai toujours rêvé de danser un slow avec l’homme de ma vie.
— Sur quelle musique ? s’étonna-t-il.
Il se leva, gêné, et posa ses mains sur mes hanches.
— Pas besoin de musique, dis-je en plantant mes yeux dans les siens. La musique, elle est là.
J’effleurai de ma main l’emplacement de son cœur.
J’avais supplié mille fois Maël de danser avec moi. Avec ou sans musique, je voulais danser, me coller au corps chaud de l’homme de ma vie, et me laisser porter. Il avait bien fait de refuser ; il n’était pas celui à qui je devais m’abandonner ainsi.
Je laissai tomber ma tête sur le torse de Raphaël, passai mes bras autour de sa taille, et commençai à me mouvoir d’un pied sur l’autre. Je sentais la musique, je l’entendais vibrer en moi, elle était si douce et belle à la fois. Raphaël suivit le rythme. Ses mains larges sur mes hanches me firent frissonner.
J’avais l’impression de flotter sur le plus beau des nuages, de me laisser porter par le courant tranquille d’un fleuve, de voler au dessus de l’océan. Dans les bras de Raphaël, je me laissais transporter et faisais le tour du monde. Je posai mes mains sur ses deux joues, et offris à sa bouche plusieurs baisers frénétiques. J’étais si bien près de lui. Tellement bien que j’en oubliais presque si j’étais vivante ou non. Était-ce normal d’être si épanouie, si paisible, si amoureuse ? Étais-je au paradis ? Pouvait-on réellement ressentir de si belles choses sur Terre ?
Nous nous laissâmes bercer quelques minutes. Je ne me lassais pas de ce contact, cette danse muette mais expressive. J’étais amoureuse, et c’était un sentiment d’une violence si rare qu’il me submergeait presque. »
Et vous, la musique vous inspire-t-elle ?
©Manon Grelha
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