Peu importe vos convictions politiques, ce récit est passionnant et offre un accès unique aux coulisses de ce mandat du Parti Québécois. De plus, Dominique Lebel partage de belles phrases à surligner!

Dominique Lebel était le directeur de cabinet adjoint de Pauline Marois et vivait au même rythme qu'elle. Le journal débute avec l'attentat dont madame Marois a été victime le soir de la victoire du Parti Québécois le 4 septembre 2012 et se termine avec la défaite du Parti Québécois le 7 avril 2014.

Pauline Marois est d'accord avec la parution de ce livre et n'a pas lu le livre avant sa publication. Elle a confiance en Dominique Lebel.

Les écrits de monsieur Lebel n'ont pas été rédigés dans le but d'être publiés. Il dit prendre des notes depuis presque toujours. Il a réalisé que ces 19 mois démontraient bien comment ça se passait de l'intérieur, de son point de vue, et que ça pouvait apporter un nouvel éclairage sur ce court et intense mandat. Il s'agit de sa vérité à lui.

J'ai été particulièrement touchée par l'angoisse vécue par Pauline Marois. Qu'on l'aime ou pas, il est difficile d'être insensible devant ses insécurités et sa peur de se tromper. Elle tente de cacher sa vulnérabilité. Elle ne parle pas de l'attentat. Aussi, Dominique Lebel rapporte les moments où Pauline Marois s'amuse avec ses filles à lui. C'est attendrissant!

Il y a aussi des côtés moins jolis, comme les gens qui veulent obtenir tel poste ou tel ministère. Discuter avec ces gens demande beaucoup de temps, du temps qui n'est pas mis ailleurs. Il est aussi question des caprices de certains ministres et collaborateurs. De mon point de vue, l'auteur ne semble pas régler pas des comptes.

J'étais avancée dans ma lecture lorsque Pierre Karl Péladeau, ex-chef du Parti Québécois, a démissionné pour des raisons familiales. Je me disais que la politique ne semblait pas de tout repos, même si Dominique Lebel ne montre pas de signes de fatigue avant le 31 décembre 2013, à la page 335 (s'il en montre, je n'ai rien vu!). À force de lire sur tous les repas d'affaires, toutes les réunions un peu partout au Québec et parfois ailleurs dans le monde, ses nombreuses lectures, en plus de sa vie familiale et de ses sorties de course à pied, j'étais épuisée pour lui. Je suis rassurée de savoir qu'il est conscient de ses limites.

Je vous partage quelques éléments que j'ai surlignés. Ça fait réfléchir, et pas juste en ce qui concerne la politique.

" Quoiqu'il en soit, l'exercice de tout pouvoir laisse beaucoup plus de place aux intuitions et à l'improvisation qu'on veut bien le croire. Et le pouvoir exacerbe les qualités tout autant que les défauts de ceux qui l'exercent. " (mardi 1er octobre 2013, pages 290-291)

" L'histoire d'un mandat s'écrit jour après jour. Et souvent, on ne comprend que bien plus tard ce que l'on a fait. " (lundi 16 décembre 2013, page 332)

" Puis Mitterrand cite Hubert Védrine, secrétaire général de l'Élysée du temps de son oncle : Il est arrivé à tout le monde de devoir prendre une décision en sachant qu'elle est mauvaise. Il n'y a qu'une solution, l'assumer comme si elle était bonne. Je note. " (dimanche 5 janvier 2014, page 339)

Dans l'intimité du pouvoir : journal politique 2012-2014
Dominique Lebel
Les Éditions du Boréal (pour lire un extrait)
ISBN-13 :978-2-76462-435-7

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