Début du 20ème siècle, dans l’actuelle Turquie. En pleine déliquescence de l’empire Ottoman, entre nations reprenant leur indépendance comme la Bulgarie ou la Macédoine, et pays qui lorgnent sur les reliefs de cet effondrement, la Turquie peine à trouver son identité.
Omer Seyfettin éprouve durement, dans sa chair, cet effondrement. Egalement officier, il est témoin d’atrocités, de vains combats. Nationaliste, il souhaite réunir le peuple turc grâce à une langue commune et renouvelée, retrouver une identité et une fierté nationales.
Ces nouvelles, fortement ancrée dans l’histoire du pays et dans son histoire personnelle, témoignent de sa vision de son temps. Beaucoup sont dures, voire cruelles, certaines témoignent d’une douceur de vivre. Toutes sont empreintes d’un nationalisme et d’un message politique fort et très daté.
La langue, bien que traduite, traduit avec beaucoup de précision et de dépouillement les sentiments de l’auteur, qu’il prête presque systématiquement à ses personnages.
J’ai apprécié la longue introduction qui replace ces textes dans leur contexte historique, permettant de prendre le recul nécessaire à une lecture plus objective.
Une belle découverte, à la fois d’un écrivain, d’un moment de l’histoire et de la force des mots pour faire passer un message.
Omer Seyfettin est un écrivain turc né en 1884 et mort en 1920.
Lâlé la blanche est paru aux éditions Turquoise en mars 2014 (20€).
Livre lu grâce à Babelio.
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