Le résumé turbulent de Wikipédia
Une dizaine d'années après le deuxième volet de Waylander, on retrouve un Waylander au crépuscule de sa vie. Après l'avoir sauvée des mains d'une bande de mercenaires, Waylander emmène Keeva dans sa demeure, un immense palais. En effet, l'ancien assassin pense avoir pris définitivement sa retraite, et après avoir acquis une fortune colossale grâce au commerce, il compte finir paisiblement sa vie dans son palais, où de par son âge et son austérité, il y est surnommé l'Homme Gris. L'histoire commence avec l'attaque de Matze Chaï, marchand et ami de Waylander, par des démons, entourés d'une mystérieuse brume glaciale.
*L'avis magnanime de Titine
Dans le monde de Drenaï comme dans le nôtre, il est difficile de prendre sa retraite. C'était pourtant bien parti pour Wally, devenu immensément riche et au repos depuis plusieurs années. Toutefois, le bonhomme, habitué à plus d'action, s’ennuie au point d'aller faire régner lui-même la loi sur ses propres terres. Le Waylander que l'on découvre dans ce troisième tome a bien changé, il est vieux, complètement blasé de la vie (il a le seum, pour parler encore plus djeun's) mais il a réussi à garder une pêche (physique) du tonnerre (je voudrais prendre ce qu'il prend siouplé !). Pourtant, dans ce tome, point de roulades ou de galipettes maîtrisées, non, les combats de Waylander m'ont plutôt fait penser à ça :
Le gars qui sait tout, qui voit tout venir et qui ne frétille plus du tout à l'idée d'un combat rondement mené. Blasé, je vous dis. Et on le comprend. Tant d'années de bons et loyaux sévices et ça continue. Voilà qui déprimerait le plus optimiste des assassins. Bref. Pourtant, on apprécie papi Waylander, il est sage, il est encore plus sympathique (presque GENTIL, un comble) qu'avant et on ne veut pas qu'il s'en aille. Sans oublier que la relève est en route, le personnage éponyme étant de plus en plus effacé face aux autres protagonistes.
En parlant des autres personnages, oubliez tous ceux (ou presque) que vous avez rencontrés précédemment, Miriel coule des jours heureux ailleurs, les Trente ne répondent pas au téléphone et les autres, ben, la plupart mangent les pissenlits par la racine, donc bon, on ne va pas leur demander de venir faire coucou. Néanmoins, ce tome regorge de personnages mémorables : Keeva, jeune fille sauvée par Waylander au tout début du roman, est sans doute le personnage féminin que j'ai le plus apprécié de toute la trilogie (c'est-à-dire que c'est la moins tête-à-claques et peut-être la plus réaliste) avec Ustarte (non mais quel nom, je vous jure...), prêtresse pour le moins surprenante. Et le duo truculent formé par Kysumu et Yu Yu Liang apporte le comique nécessaire pour pallier à la magie destructrice qui sévit à fond les ballons. Kysumu représente le prêtre sévère, droit et totalement voué à sa religion et à son art quand Yu Yu, lui, est "juste" tombé par hasard sur une épée magique (qui brille quand les démons apparaissent, ça vous rappelle quelque chose ?) et n'a qu'une seule envie, devenir riche, célèbre et faire du sexe avec le plus de femmes possibles. Il m'a bien fait rire, cet imbécile.
J'ai particulièrement aimé le traitement de la magie mis en place par Gemmell. Insidieuse et foncièrement mauvaise (ou amené par des mecs pas très jouasses), elle rôde et plane sous la forme d'une brume d'où sortent des démons particulièrement horribles (ça aussi, ça m'a fait penser à quelque chose, Stephen King, la nouvelle Brume, comme quoi, tout se rejoint, c'est formidable, la lecture).
Petit bémol néanmoins, j'ai trouvé quelques longueurs à ce dernier opus mais cela ne tient peut-être qu'à moi et mon niveau de concentration au ras des pâquerettes en ce moment. Sinon, petit youpi et danse de la joie pour cette fin imprévisible mais ô combien méritée pour notre cher Waylander (bon sang, il va me manquer, l'animal), joliment amené et parfaite pour clôturer comme il se doit l'ensemble de cette trilogie et le destin de l'assassin le plus célèbre de Drenaï. Le ton de ce dernier tome m'a semblé beaucoup plus grave que les deux autres (ou alors, c'était moi qui voyais de l'humour où il ne devait y avoir goutte) mais je pense que ça colle plutôt bien avec le destin du personnage principal. C'est encore une fois une réussite.
4/5
En Bref
Pour une première incursion dans l'univers de David Gemmell, on peut clairement dire que c'est une réussite. J'ai découvert des héros forts et, bien que très clichés au début, magnifiquement bien construits. J'ai ri devant l'absurdité de certaines répliques et me suis moquée de la virilité exacerbée des personnages mais je me suis fait prendre au jeu et j'ai adoré ça. Il faut aussi avouer que cette longue lecture commune avec vous, valeureux Petits Pédestres Croustillants, m'a bien remonté le moral, avec vos blagues, vos réflexions, vos idées complètement tordues, vraiment, ça valait le coup d'ouvrir ces bouquins. C'est la fin de cet interlude *cœur avec les doigts*.
Quelques Citations tout de même
[Cours de philo] : "Vous autres, humains, êtes des créatures extraordinaires. Vous êtes capables de compassion et d'amour, comme aucune autre créature, mais aussi d'une haine inouïe, dont la force et la noirceur obscurciraient le soleil lui-même. Il vous est difficile d'admettre que ces deux extrêmes soient en chacun de vous. Lorsque vous considérez l'oeuvre d'hommes mauvais, vous vous dites que ce sont des monstres, qu'ils sont différents, voire inhumains. Car, accepter le contraire menacerait les fondements de votre existence."
[La nature masculine] : "Voici Emrin, un sergent de la garde. Il se croit plus beau qu'il ne l'est et fera tout ce qui est en son pouvoir pour t'attirer dans son lit. Malheureusement, c'est dans sa nature. Ne le juge pas trop durement."
[Ah bon ?] : "La chanson était écrite dans un dialecte rugueux du nord du Chiatze et portait sur les atouts physiques et les poils surnaturels d'une jeune fille de joie."
[Insulte à retenir, toujours utile] : "- Que la vérole vous ronge la figure ! cria Yu Yu."
A très bientôt pour de nouvelles aventures !
La Chronique de JuneLa Chronique de MimineLa Chronique d'Isa
Et le dessin de Mary