Le livre du lundi: Dylan Dubois

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de Martine Pouchain

Après avoir été soudainement abandonné par sa mère, la vie de Dylan, 13 ans, éclate. Son père pète un câble et se réfugie dans l’alcool oubliant le travail, les factures et même son fils. Après avoir passé une année dans un foyer, Dylan, 16 ans, rentre à la maison. Son père s’est repris en main, il va mieux et son entreprise aussi. Et, oh surprise, une nouvelle maman l’attend.

Je me suis tout de suite prise d’affection pour Dylan. Un garçon intelligent et marginal qui en a bavé (qui en bave encore), un amoureux de la nature qui ne souhaite qu’une chose: finir le lycée pour aller vivre dans les bois (pas de vieille blague avec son nom de famille, s’il vous plait!). Je l’ai mis direct avec mes chouchous d’ados cabossés Charlie, Aristotle et les autres. Je n’étais pas d’accord avec tout ce qu’il disait ou faisait mais je le comprenais et mon attachement pour lui n’a jamais varié pendant ma lecture.

J’ai aimé la façon dont nous voyons le monde à travers ses yeux critiques et son esprit lucide. Martine Pouchain m’a convaincue tout du long: je ne me suis jamais crue ailleurs que dans la tête d’un ado de 16 ans. Le vocabulaire me donnait parfois l’impression d’être dans la tête d’un ado canadien (tabarnak!) mais un ado quand même!

L’évolution des relations avec la (nouvelle) famille de Dylan est très prenante. On est comme le jeune homme, on fait des efforts pour accepter la situation, s’adapter, pardonner mais on sent que la pression monte, que ça ne va pas durer très longtemps, qu’il va falloir réagir. Lorsque Dylan quitte tout, c’est un vrai soulagement. Encore une fois, on est avec lui dans son inquiétude, ses peurs mais aussi son allégresse de se rapprocher de la nature (dont les descriptions sont tellement intenses qu’on se croirait dans la forêt Amazonienne plutôt qu’à Rambouillet) et de goûter la liberté.

Son périple devient un véritable voyage initiatique. La haine et la frustration du garçon se mêlent à d’autres émotions, s’y mélangent, s’y fondent, se transforment. Il gagne en maturité, il apprend à ce connaitre, à connaitre le monde, les gens, la nature. Il a beaucoup de chance pendant son trajet (pas de mauvaises rencontres, pas de police,…) et si on se le dit de temps en temps pendant la lecture, c’est aussi pour ce rendre compte que c’est tant mieux.

Un très beau moment qui émeut et fait réfléchir tout en dépaysant. Une très belle fin aussi, que je vous souhaite d’apprécier autant que moi.

Emprunté au travail dans le cadre le la Quinzaine du Livre Jeunesse, je compte cette lecture pour le challenge Emprunts de Livres ainsi que pour La Coupe des 4 Maisons (item: miroir à double sens – 5pts)!

challenge emprunt 2016coupe des quatre maisons

Marion