Je suis dans une période où j'ai envie de me faire peur. Je ne sais pas d'où ça vient et si ça va repartir aussi vite que c'est venu mais pour l'instant, c'est là et je dois faire avec. Du coup, quand j'ai vu la vidéo de Myriam vantait le potentiel trouille de Wild Fell, je n'ai pas cherché bien loin et j'ai mis la main dessus (de manière sauvage, je peux être enragée quand je veux un livre en particulier). Et la couverture envoie du rêve, un peu, nan ?
N'empêche que j'y allais un peu à reculons. J'ai l'habitude de lire des machins qui sont censés faire peur et je me regarde une sacrée tripotée de films d'horreur pendant de longues soirées orageuses. Je suis plus ou moins immunisée contre tout ça et donc, souvent déçue par ce qu'on me propose dans le genre. Mais j'avoue que sans être absolument traumatisant, Wild Fell a rempli sa part du contrat.
Le fringuant résumé
Sur les rives désolées de Blackmore Island, Wild Fell tombe en ruine. La vieille demeure a résisté aux assauts des saisons depuis plus d’un siècle et gardé ses terribles secrets. Depuis cent ans, les habitants locaux prient pour que les ténèbres piégées à l’intérieur de Wild Fell y restent. Jameson a acheté la propriété avec l’intention d’y prendre un nouveau départ. Mais l’entité qui l’attend dans la maison est fidèle aux ombres qui y règnent. Elle a attendu Jameson toute sa vie... ou même plus longtemps.
L'avis glacé de Titine
Le résumé de quatrième de couverture ne rend pas vraiment hommage à la diversité des histoires dont est constitué ce roman. Du coup, la première impression est assez étrange et nous ne savons pas vraiment où nous allons, mais la suite va permettre à tout ça de s’emboîter comme il faut. La première partie commence avec l'enfance de Jameson, le personnage principal, jeune garçon solitaire qui n'a que deux amies : sa copine Hank et une petite fille qui vit dans le miroir de sa chambre et qui s'exprime avec la voix de Jameson (avouez que rien que ça, ça fout la trouille...) et n'est pas toujours la plus avenante des enfants. Ensuite, nous allons rejoindre Jameson à l'âge adulte, qui achète plus ou moins sur un coup de tête le domaine de Wild Fell, vieux manoir abandonné et plein de secrets.
La description de ce manoir est absolument hallucinante. En quelques phrases et paragraphes pas du tout rébarbatifs, l'auteur arrive à nous faire visualiser la magie et la magnificence de ce bâtiment victorien en parfait état. On le visite avec Jameson mais on s'inquiète un chouia plus que lui. Parce qu'honnêtement, les bruits et les machins qui se déplacent tout seuls, ben moi, je me barre en courant, pas folle la brocoli. Non mais. Déjà que je fais des bonds quand mes chats bougent à côté de moi, il n'est pas question que je reste dans un truc pareil (j'ai un instinct de survie un peu trop développé pour la vie quotidienne)(et donc totalement inutile).
Niveau trouille, parce que c'est ça qui nous intéresse ici, il faut avouer que ça marche plutôt bien. Sachant que j'ai lu ce livre d'une traite, que je l'ai fini à 1h30 du matin, dans mon lit, en face duquel il y a mon armoire, qui a un grand miroir sur la porte. Voilà, autant vous dire que mon chat (et mon mec) n'a pas compris pourquoi je voulais absolument me coller à lui et pourquoi j'ai fini ma nuit de profil par rapport au miroir précédemment cité (je ne tourne pas le dos à la menace et je ne veux pas non plus lui faire face, technique de base de jedi). Les effets sont bien amenés et on ne tombe pas dans la grandiloquence, ce qui est souvent le cas avec ce genre littéraire, on finit par y croire sans trop de problèmes.
3/5
En Bref
Un excellent bouquin à lire ce week-end si vous voulez fêter Halloween planqué sous votre couette ! (C'est mon programme d'ailleurs, après avoir maté le deuxième Conjuring) Le charme gothique de ce bouquin vous fera frissonner et les poils de vos bras montreront leur désapprobation. Néanmoins, même si j'ai passé un très très très bon moment (enfin, façon de parler mais je l'ai bien cherché), ce n'est pas un coup de cœur et cela pour la bête raison que ce livre manque de certains développements, de plus "d'entre-deux", j'ai trop eu l'impression que l'on sautait du coq à l'âne et on perd l'attachement aux personnages qu'on aurait dû avoir. Je garde tout de même l'auteur, Michael Rowe, en tête, je sens qu'on tient quelque chose avec le bonhomme et j'espère qu'il va continuer dans cette voie, les bons bouquins d'horreur sont vraiment trop difficiles à trouver !