Titre : Le quatrième mur
Scénario : Corbeyran
D’après le roman de Sorj Chalandon
Dessin : Horne
Editeur : Marabout
Date de parution : 19 octobre 2016
136 pages
J’avais adoré le roman de Sorj Chalandon, un petit bijou d’intelligence et de finesse. Alors lorsque l’éditeur de la BD m’a proposé de recevoir l’ouvrage j’ai accepté immédiatement parce que je ne l’aurais pas acheté.
Le dessin d’abord : un trait en noir et blanc qui ne donne pas une vision réaliste de l’histoire. Des visages anguleux, froids, durs. Et pourtant, j’ai apprécié, peut-être parce que c’était très éloigné des images mentales que j’avais formées lors de ma lecture du roman. Et puis ce style graphique convient parfaitement aux ruines, aux paysages désolés de guerre.
Le scénario : c’est une BD et donc il a fallu faire des choix. Corbeyran a retenu l’essentiel mais était-ce cela qui donnait au roman toute sa force ? Bien sûr que non. Il est très proche du livre, de sa construction (avec l’ouverture et la conclusion sur Anouilh), certains mots semblent être (le sont !) ceux de Chalandon. Il aurait peut-être fallu qu’il s’en écarte davantage, qu’il crée sa propre existence pour que le lecteur se détache du roman. Tout au long de ma lecture, je me suis demandé ce que cette BD apportait de plus ou de différent. Je n’ai pas trouvé la réponse.
Cette BD plaira sûrement à tous ceux qui n’ont pas lu le roman parce qu’elle a des tas de qualités, qu’elle est sensible, qu’elle joue sur les ressorts de la tragédie et qu’elle appuie là où ça fait mal. En revanche, elle laissera sur sa faim tous ceux qui ont aimé le texte si puissant de Sorj Chalandon.
C’est très difficile d’adapter une œuvre majeure. C’est pour cette raison que je refuse de lire l’adaptation en bande dessinée, Martin Eden par exemple.