Julien Blanc – Le Temps des hommes (Seule, la vie… III)

BlancAprès avoir raconté ses années de maison de correction, pension, prison dans Confusion des peines, après avoir poursuivi avec le bataillon disciplinaire africain dans Joyeux, fais ton fourbi, Julien Blanc conclue avec la guerre en Espagne dans ce troisième et dernier volume de son récit autobiographique.

A l’ouverture de ce livre, on le retrouve trainant comme un boulet son passé difficile, poissard jusqu’au bout des ongles et tricard en France, obligé de filer vivre sa chienne de vie à l’étranger et se jetant dans la gueule du loup en Espagne, en plein conflit armé. Il va y découvrir l’amour mais le destin le poussera à réaliser au passage que, si  tout le monde en rêve, certains ne pourront jamais atteindre le bonheur et la quiétude.

Comme depuis le début de ce récit, Julien Blanc écrit avec ses tripes et la lecture de son livre tord le bide. Sa plume, argotique, imagée et poétique, sert à merveille et sans misérabilisme la description de son calvaire. C’est beau, c’est triste, l’idée d’un parcours entravé dans une telle déveine fait grincer les dents et sa ténacité ne peut que forcer le respect. Une vie à faire relativiser les plus fats et un livre puissant qui se dévore avec l’appétit du désespoir.