Soyons sérieux un instant : est-il vraiment envisageable que Victor Von Doom puisse s'amender, et qu'au terme des Secret Wars il soit devenu quelqu'un d'autre, désireux de se racheter une conduite, au point de pouvoir prétendre légitimement au statut de héros, et de se glisser dans l'armure d'Iron Man? Chacun peut avoir son idée sur le sujet, bien sûr, mais il convient de se poser la question des motivations de l'ancien dictateur, de ce qui peut pousser un type aussi riche et aussi puissant à continuer de briguer et tramer contre ses pairs. Que veut et que vaut-il réellement? Une scène extraite du passé récent, avec the Hood en élément déclencheur, permet d'aborder brièvement cette question. Tout comme elle sert de révélateur sur un des grands moments fondateurs de la carrière de Fatalis : la libération de sa propre mère, dont l'âme était détenue par un démon mineur. Gros problème de cette nouvelle série signée Bendis, le fait qu'elle soit consécutive à la fin de Civil War II, et que du coup elle porte en son sein un énorme spoiler quand au destin d'un des principaux héros impliqués dans cette saga. De plus, un simple raisonnement peut facilement vous laisser entendre ce qui a pu se passer, et vous ruiner la surprise (vous avez remarqué que Tony Stark laisse son armure entre les mains de Doom? A votre avis, c'est un choix où il n'est plus là pour s'opposer? En récompense écrivez à "Marvel spoiler" qui vous enverra une copie gratuite de ce premier numéro).Infamous Iron Man est au fond un comic-book plus introspectif et psychologique qu'autre chose. On observe avec fascination, on veut comprendre, et certains points nous échappent encore. Pourquoi cette intérêt pour Stark et sa technologie? La rédemption entamée est-elle un vaste bluff qui sert un dessein plus grand et énigmatique? L'absence de Reed Richards laisse t-elle un vide si grand que Doom en perd ses motivations à faire le mal? Ou est-il poussé à semer le bien, comme plus grand esprit de la planète, désormais? Une scène avec Maria Hill et Diablo se révèle être assez savoureuse en terme d'écriture, d'humour, de justesse. On apprécie ce Bendis là, quand les dialogues sont efficaces et font mouches, quand on a l'impression d'avoir sous les yeux la version papier d'un épisode d'une bonne série télévisée. Et puis Alex Maleev reste un artiste qui sait régaler, pour peu qu'on adhère à son style, ses ambiances sombres et poisseuses.Bref un premier numéro qui donne assurément envie d'aller plus loin, et de vérifier si toutes nos plus folles théories seront confirmées. Mais qui est publié trop tôt, et vient se heurter avec Civil War II et requiert un ordre de lecture précis et rigoureux, afin d'éviter de voir la surprise éventée. Encore que la couverture, et la connaissance de l'identité du protagoniste soient déjà suffisants en eux-mêmes. Marvel a si hâte de passer à la suite? A lire aussi : Iron Man est aussi ... Superior. Rappelez-vous.
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