Selon le procédé déjà utilisé par Jean-Louis Bory dans Mon village à l'heure allemande, Michel Quint situe l'action d'Un hiver avec le diable dans un gros bourg, qui joue comme le microcosme d'une société mise à mal.
On est ici dans le Nord, à proximité de la frontière belge, dans un village apparemment réconcilié et qui semble avoir retrouvé le cours normal des choses une dizaine d'années après la fin de la guerre. Trois évènements viennent pourtant mettre en cause cet équilibre de façade.
D'abord, l'arrivée de Robert, escroc à la petite semaine, amoureux de la belle institutrice alsacienne, et qui joue les jolis coeurs auprès de toutes les belles femmes du village : son ex-maîtresse Noëlla, Jacqueline la respectable épouse du médecin, Odette la malheureuse femme du tenancier du bistrot. Ensuite, les exactions d'un incendiaire faisant flamber une ferme et décimant une famille entière. Enfin, la tenue à Bordeaux du procès des coupables du massacre d'Oradour-sur-Glane, qui bien vite déchire le village à propos du sort des malgré-nous, ces Alsaciens enrôlés de force par les Allemands. Le tout sur fond de guerre d'Indochine.
Tout le passé du village entre alors en résonance, les anciennes plaies sont rouvertes, les fractures sont ravivées : la page de la Seconde guerre mondiale est bien loin d'être tournée.
Roman intelligent, tant dans sa construction que dans ses personnages, tout en nuances, dans la lignée de ces romans mettant en scène ce "passé qui ne passe pas", comme La mort n'oublie personne de Daeninckx, ou encore Après la guerre, de Le Corre, pour ne citer qu'eux.
Mais je n'ai pas du tout accroché au style, avec une focalisation interne un peu lourdaude, prêtant aux différents personnages, notamment féminins, des réflexions vulgaires et un peu invraisemblables d'affirmation pour l'époque. Donc, avis partagé.
On est ici dans le Nord, à proximité de la frontière belge, dans un village apparemment réconcilié et qui semble avoir retrouvé le cours normal des choses une dizaine d'années après la fin de la guerre. Trois évènements viennent pourtant mettre en cause cet équilibre de façade.
D'abord, l'arrivée de Robert, escroc à la petite semaine, amoureux de la belle institutrice alsacienne, et qui joue les jolis coeurs auprès de toutes les belles femmes du village : son ex-maîtresse Noëlla, Jacqueline la respectable épouse du médecin, Odette la malheureuse femme du tenancier du bistrot. Ensuite, les exactions d'un incendiaire faisant flamber une ferme et décimant une famille entière. Enfin, la tenue à Bordeaux du procès des coupables du massacre d'Oradour-sur-Glane, qui bien vite déchire le village à propos du sort des malgré-nous, ces Alsaciens enrôlés de force par les Allemands. Le tout sur fond de guerre d'Indochine.
Tout le passé du village entre alors en résonance, les anciennes plaies sont rouvertes, les fractures sont ravivées : la page de la Seconde guerre mondiale est bien loin d'être tournée.
Roman intelligent, tant dans sa construction que dans ses personnages, tout en nuances, dans la lignée de ces romans mettant en scène ce "passé qui ne passe pas", comme La mort n'oublie personne de Daeninckx, ou encore Après la guerre, de Le Corre, pour ne citer qu'eux.
Mais je n'ai pas du tout accroché au style, avec une focalisation interne un peu lourdaude, prêtant aux différents personnages, notamment féminins, des réflexions vulgaires et un peu invraisemblables d'affirmation pour l'époque. Donc, avis partagé.