Titre : Néant
Édition : Auto-Édition
Date de parution : 2015
Nombre de Pages : 321
Le quatrième de couverture de Néant nous promet beaucoup de choses. Mickael Parisi à-t-il tenu toutes ses promesses ?
Marlon est un jeune homme aux pensées suicidaires et anarchistes. Afin de quitter ce quotidien et ce monde qui ne lui convient pas, il ne trouve rien de mieux à faire que de rejoindre une organisation secrète lui permettant de se faire passer pour mort auprès de la société. Après avoir assisté à son propre enterrement, Marlon devra effectuer plusieurs tâches pour son organisation afin d’obtenir une somme d’argent suffisante pour recommencer une nouvelle vie ailleurs. Mais tout ne se passera pas comme prévu. Le seul espoir pour Marlon de s’en sortir semble être un détective privé sociopathe, alcoolique, obsédé sexuel, atteint de la maladie de Diogène, fan d’achats d’armes sur le « Dark Web » et dont le seul but est de gagner assez d’argent pour voyager à vie en Business Class. Comment Marlon va-t-il pouvoir s’en sortir sans laisser de plumes ?
Néant est un livre nerveux, antisocial, violent et critique. Ecrit avant les attentats du 13 Novembre 2015, il relate les racines de la barbarie, ou comment des personnes innocentes se retrouvent embrigadées dans des organisations qui les poussent à commettre des attentats. Néant, refusé par les plus grandes maisons d’éditions car aucune n’a le courage d’assumer un tel livre, est une grosse claque dans la gueule du système.
J’avais énormément envie de lire Néant quand j’ai lu ce résumé, j’ai donc accepté tout de suite quand l’auteur me l’a proposé en service presse. Et franchement, je ne suis pas déçu, bien au contraire.
Nous avons donc bien ici un roman « nerveux, antisocial, violent et critique”, mais aussi, et surtout bourré d’humour et de réflexions profondes.
Alors c’est vrai, Mickaël va parfois un peu loin dans ses propos, dans la violence ou dans les situations relatés, mais c’est pour que tout ça est un bien meilleur impact sur le lecteur.
Le roman est aussi bourré de références à pas mal de choses et on sent bien le travail de recherche derrière et c’est très agréable.
Côté histoire, je dois dire que je ne m’attendais pas vraiment à ça (bon en même temps, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en fait ^^), mais je ne suis pas du tout déçu, le tout s’enchaîne très bien et reste cohérent. Et surtout, j’ai été très surpris par la fin.
Je me rends bien compte que cette chronique est assez courte, mais en fait, je n’ai pas grand-chose à dire sur Néant, à part qu’il faut absolument lire ce livre et que ça ferait même un bien fou à pas mal de monde ! (Je vous laisse d’ailleurs savourer les quelques citations que j’ai choisies pour vous, un peu plus bas.)
En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce roman, qui ne passe pas loin du coup de coeur et qui tiens donc toutes ses promesses (et les dépasses même). J’ai d’ailleurs hâte de lire le prochain roman de Mickaël Parisi, qui si j’ai bien compris, ne devrait pas tarder à arriver. Un savant mélange de violence, d’humour et de critique de la société (je dirais même une bonne petite claque dans la gu**le de la société… et ça fait du bien !), bref, un livre à lire d’urgence si ce n’est pas déjà fait !
Pour la couverture, rien à redire, un fond noir et le titre, ça fonctionne à merveille pour le thème du roman et il n’en faut vraiment pas plus.
Citations :
Ce pays ne sacralise que les criminels ou les martyrs. Ils sont en une des journaux. Quant aux victimes lambda, elles sont à peine évoquées. Mais là n’est pas le sujet.
Liberté Egalité Fraternité. C’est le slogan idéal pour la mort, pas pour la république Française.
– Qu’est-ce qui vous donne l’envie de vous lever le matin, Marlon ?
– L’envie de pisser.
Satan… As-tu déjà remarqué cet illogisme hallucinant sur Satan ? On envoie les « méchants » en enfer, là où Satan fera payer les pêcheurs. Mais si Satan fait payer les pêcheurs, par définition, il est du côté du bien non ?
L’univers du porno, mêlé à celui de la télé-réalité, débordait dans la réalité et faussait notre rapport aux femmes. Nous voulions des corps parfaits, des gros seins, des salopes qui faisaient des gorges profondes et des gargarismes avec tout un centre aéré de cru de jus d’homme. De la science-fiction au final. Alors que personne ne s’est jamais plaint de ne pas pouvoir utiliser de sabre laser.
– Ces putes font preuve d’un matérialisme d’un illogisme déstructuré : elles ne veulent pas de Porsche, mais elles veulent un homme qui a une Porsche. Et après elles te parlent d’égalité des sexes…
Il fallait savoir qu’historiquement, le monde n’avait jamais été aussi peu violent qu’à notre époque, mais les médias nous donnaient l’illusion que le monde est un véritable chaos puisque chaque petit élément mauvais est amplifié, notamment par les chaînes d’information en continu