Les mots entre mes mains

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Ce livre nous raconte l’histoire d’une jeune servante, Helena, qui va rencontrer le philosophe Descartes aux Pays-Bas et l’histoire qui va se développer entre eux.

Dès le début, Helena m’a conquise, il s’agit d’une femme courageuse, érudite et instruite au-delà de sa condition de femme à l’époque. C’est un roman très frustrant, le personnage d’Helena est touchant et j’avais envie tout au long du roman qu’elle puisse vivre son amour avec Descartes et devenir une femme respectée qui puisse vivre sa passion pour les lettres.

Malheureusement, on n’est pas dans la bonne époque, cette femme se retrouve dans l’opprobre du fait d’avoir eu un enfant avec Descartes sans être marié et pendant tout le roman, elle se comportera comme une servante avec ce philosophe qui ne se préoccupe jamais de ce qu’elle ressent et de ses aspirations tant que le ménage est fait et tant qu’il peut la cacher aux yeux du reste du monde. Malgré toutes les protestations d’Helena sur le fait qu’elle mérite d’être respectée et qu’elle ne veut pas être traitée comme une boniche, je n’ai pas eu l’impression qu’aucun des personnages ne la traite autrement qu’une mère ou qu’une femme sale. C’est elle qui doit se cacher, elle qu’on renie en premier (y compris par sa propre mère), ce livre montre que quand on s’écarte du bon droit dans la société, on en subit de plein fouet les remontrances. Même le valet de Descartes est considéré avec plus d’égard et peut s’occuper des affaires importantes tandis que Helena reste considérée comme une servante pendant tout le reste du livre.

Ce livre possède une écriture charmante, l’époque semble authentique, en tout cas pour une inculte comme moi en histoire et je maintiens une opinion assez faible de Descartes qui, même s’il fournit de l’argent à Helena, reste assez froid et peu respectueux du fait qu’il ait lui-même exprimé le souhait de coucher avec elle au début.

En bref, ce livre est à la fois frustrant au niveau historique et charmant au niveau écriture.

Je remercie Priceminister d’avoir organisé les matchs de la Rentrée Littéraire et de m’avoir permis de lire ce joli livre.